Le Journal de Quebec

Hausser les salaires n’est pas la solution

- PIERRE-PAUL BIRON

Un économiste de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) estime que la solution à la pénurie ne pourrait pas passer par de meilleurs salaires puisque plusieurs entreprise­s offrant de bonnes conditions éprouvent également des difficulté­s à recruter.

Simon Gaudreault est clair, les entreprise­s ne reçoivent pas de curriculum vitae, que la question du salaire soit abordée ou non.

« Souvent, le salaire n’est même pas affiché et ils ne reçoivent rien. Il n’y a pas de main-d’oeuvre, tout simplement », souligne le directeur principal de la recherche de la FCEI, ajoutant que la pénurie observable dans le secteur des services n’est « que la pointe de l’iceberg ».

LIMITE À PAYER

Et même quand le salaire est mis en valeur et alléchant, les candidats sont rares. « On offre entre 14 $ et 16 $ de l’heure avec des primes occasionne­lles puis les gens qu’on rencontre nous demandent des fois jusqu’à 20 $ de l’heure. Ça n’a plus de bon sens », confie un responsabl­e d’une chaîne de restaurati­on rapide qui a préféré conserver l’anonymat.

« Il faudra comprendre qu’il y a une certaine limite, renchérit M. Gaudreault. J’y vais par l’absurde, mais de hausser le salaire chez Tim Hortons à 30 $ ou 40 $ de l’heure parce que ça va envoyer le bon signal chez les travailleu­rs qui ne se seraient pas présentés autrement, ça fait juste un temps. »

« Les employeurs ont une capacité maximale de payer », insiste-t-il.

C’est pourquoi le gouverneme­nt devra trouver des solutions, et vite clame la FCEI, qui parle de « problémati­que généralisé­e qui déferle sur le Québec ».

IMMIGRATIO­N ET RETRAITÉS

Selon le directeur de la recherche de l’organisme, l’immigratio­n et le retour au travail de certains retraités pourraient faire une différence. À condition que le gouverneme­nt mette en place les moyens pour que les entreprene­urs arrivent à leurs fins.

« On entend que le programme de travailleu­rs étrangers temporaire­s aide à court terme, mais que c’est encore très compliqué, très long et très coûteux pour les entreprise­s. Une immigratio­n revampée aiderait un paquet d’entreprise­s », croit Simon Gaudreault, plaidant que le dossier doit être une priorité.

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Économiste SIMON GAUDREAULT
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