Hausser les salaires n’est pas la solution
Un économiste de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) estime que la solution à la pénurie ne pourrait pas passer par de meilleurs salaires puisque plusieurs entreprises offrant de bonnes conditions éprouvent également des difficultés à recruter.
Simon Gaudreault est clair, les entreprises ne reçoivent pas de curriculum vitae, que la question du salaire soit abordée ou non.
« Souvent, le salaire n’est même pas affiché et ils ne reçoivent rien. Il n’y a pas de main-d’oeuvre, tout simplement », souligne le directeur principal de la recherche de la FCEI, ajoutant que la pénurie observable dans le secteur des services n’est « que la pointe de l’iceberg ».
LIMITE À PAYER
Et même quand le salaire est mis en valeur et alléchant, les candidats sont rares. « On offre entre 14 $ et 16 $ de l’heure avec des primes occasionnelles puis les gens qu’on rencontre nous demandent des fois jusqu’à 20 $ de l’heure. Ça n’a plus de bon sens », confie un responsable d’une chaîne de restauration rapide qui a préféré conserver l’anonymat.
« Il faudra comprendre qu’il y a une certaine limite, renchérit M. Gaudreault. J’y vais par l’absurde, mais de hausser le salaire chez Tim Hortons à 30 $ ou 40 $ de l’heure parce que ça va envoyer le bon signal chez les travailleurs qui ne se seraient pas présentés autrement, ça fait juste un temps. »
« Les employeurs ont une capacité maximale de payer », insiste-t-il.
C’est pourquoi le gouvernement devra trouver des solutions, et vite clame la FCEI, qui parle de « problématique généralisée qui déferle sur le Québec ».
IMMIGRATION ET RETRAITÉS
Selon le directeur de la recherche de l’organisme, l’immigration et le retour au travail de certains retraités pourraient faire une différence. À condition que le gouvernement mette en place les moyens pour que les entrepreneurs arrivent à leurs fins.
« On entend que le programme de travailleurs étrangers temporaires aide à court terme, mais que c’est encore très compliqué, très long et très coûteux pour les entreprises. Une immigration revampée aiderait un paquet d’entreprises », croit Simon Gaudreault, plaidant que le dossier doit être une priorité.