Un manque de planification l’aurait amené à se détacher
La mort d’un travailleur de 26 ans qui a chuté d’un immeuble de trois étages le 13 mars dernier à Québec s’explique en partie par une mauvaise planification de la tâche à effectuer qui l’a amené à se détacher à près de 11 mètres du sol, conclut la CNESST.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a présenté hier son rapport sur l’accident qui a coûté la vie à Marc-andré Gosselin, un apprenti charpentier-menuisier de l’entreprise Dubo & Fils, sur le chantier de construction d’un immeuble de 18 logements dans le secteur de Lebourgneuf.
La victime et quatre autres travailleurs ont été informés qu’ils devaient recouvrir le toit plat du bâtiment du boulevard Bastien, avec des pellicules de plastique afin de protéger l’ouvrage contre la pluie annoncée.
Un supérieur a rappelé aux travailleurs qu’ils devaient obligatoirement porter leur équipement de protection contre les chutes. Cependant, il n’y a pas eu de directive quant au positionnement des ancrages leur permettant de s’attacher, note la CNESST.
PRÈS DU VIDE
Au moment de poser une quatrième bande de pellicule, le travailleur décédé et un collègue ont réalisé que celle-ci allait recouvrir les ancrages sur lesquels ils étaient fixés, ce qui les a amenés à « improviser une méthode de travail », d’après les inspecteurs.
Les hommes ont détaché leur harnais. La victime a reculé et a posé le pied sur une pellicule préalablement fixée, qui dissimulait une partie de façade complètement à découvert. La toile s’est déchirée avant que son camarade ne puisse intervenir.
« On a un cri du coeur, ce matin. On demande aux gens de s’attacher. [...] Il n’y a pas de seconde chance quand tu tombes de 10,8 mètres de haut », a insisté Caroline Sylvestre, de la Cnesst–capitale-nationale.
La CNESST a retenu comme cause une planification « déficiente » en ce qui a trait à la formation des travailleurs et au contrôle des dangers de chutes.
Joint par Le Journal, le propriétaire de Dubo & Fils, Samuel Boiteau, a mis en doute le manque de formation de ses employés, disant que chacun était bien informé du programme de prévention de l’entreprise qui oblige notamment le port d’un équipement de protection lors de ce genre de travaux.
Il affirme avoir été « extrêmement surpris » d’apprendre que des ouvriers s’étaient détachés sur le toit, près du bord, car cette pratique est proscrite dans l’industrie, mais reconnaît qu’il n’y avait pas de plan précis concernant la pose des toiles de polyéthylène le jour de l’accident.