LOWE’S-RONA en mode gestion de crise pour réparer les pots cassés
L’entreprise nie le transfert des emplois, mais le processus est bel et bien entamé
Les révélations entourant la délocalisation de 200 emplois du Québec vers l’inde et les ÉtatsUnis ont provoqué une véritable onde de choc au siège social québécois de LOWE’S-RONA.
Interpellée par de nombreux travailleurs inquiets, la direction a publié un communiqué en contestant les informations publiées hier.
« Contrairement à ce qu’affirment certains médias québécois, il n’y a aucun plan de transférer 200 emplois en technologie de l’information de Longueuil à Bangalore, en Inde. »
Toutefois, les représentants de l’entreprise refusent toujours depuis deux semaines toutes les demandes d’entrevue pour aborder le sujet. LOWE’S-RONA s’est aussi opposée à ce que Le Journal de Montréal et TVA Nouvelles puissent parler à ses marchands et à ses fournisseurs, réunis au Palais des congrès aujourd’hui et demain.
Nos sources, sous le sceau de la confidentialité, demeurent catégoriques : des gestionnaires québécois ont reçu le mandat de planifier le transfert des emplois en Inde et aux États-unis. Des dirigeants québécois ont même déjà rencontré leurs homologues indiens afin de planifier cette transition au cours de la prochaine année.
Par communiqué, l’entreprise a précisé que ces révélations « insécurisent indûment de nombreux employés du siège social de l’organisation ».
PAS LE CHOIX DE CONTESTER
Selon le président de l’agence Camden Publicité, Mathieu Bédard, LOWE’S-RONA n’avait pas d’autres choix que de contester publiquement ces révélations.
« Dans un cas comme celui-là, on fait appel à de la gestion de crise. C’est un peu se faire prendre les culottes baissées, analyse-t-il. C’est très rare qu’une entreprise avoue qu’elle va délocaliser un siège social. Elle va nier et teinter graduellement les impacts de ces annonces. »
Inquiet de la situation, le premier ministre a confirmé hier n’avoir reçu aucune garantie de la part du quincaillier.
« On n’en a pas. […] On va essayer de voir avec RONA ce qu’on peut faire », a laissé tomber François Legault.
Le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, a estimé qu’il revient au fédéral de s’assurer que le transfert de certains emplois en Inde s’effectue dans les règles.
« Il y a des engagements qui ont été pris au fédéral. C’est à eux de déterminer si Lowe’s respecte ses engagements », a dit le ministre.