Weber et Subban exclus de l’élite
Rappelons-nous comment on évaluait la transaction Weber-subban au début. On disait que Weber servirait la cause du Canadien à court terme et que Subban serait utile aux Predators pendant plusieurs années. Trois saisons et des poussières plus tard, cette perception ne tient plus. Les deux joueurs ne font plus partie de l’élite des défenseurs de la Ligue nationale.
À sa première saison à Montréal, Weber a terminé sixième au scrutin pour l’obtention du trophée Norris, mais loin derrière le vainqueur Brent Burns et le finaliste Erik Karlsson. Les blessures l’ont écarté de la course au cours des deux dernières années.
Subban, qui l’a emporté lors de la saison écourtée de 2012-2013, n’a reçu aucun vote à sa première saison à Nashville. Il est réapparu dans le portrait à sa deuxième année en terminant troisième. Mais dans son cas aussi, l’écart qui le séparait du lauréat Victor Hedman et du finaliste Drew Doughty était grand.
Voilà pour les faits.
DEUX OPÉRATIONS MAJEURES
Examinons maintenant la situation des deux joueurs.
On disait que Weber reviendrait en meilleure forme cette saison après s’être entraîné tout l’été. Il a beau être doté d’une grande force physique, les opérations qu’il a subies à la cheville gauche et au genou droit n’étaient pas une mince affaire pour un joueur de son âge.
Ajoutons à ça l’usure des années et on voit un défenseur moins mobile. Déjà qu’il n’a jamais été reconnu comme étant parmi les plus rapides. Dans une ligue où les jeunes patinent à une vitesse d’enfer, ça ne pardonne pas.
D’autre part, on entend que la présence de Victor Mete à ses côtés ne l’aide en rien. On est tous d’accord pour dire que le jeune n’est pas dans la bonne chaise. Or, ce n’est pas à lui de combler les lacunes de son partenaire de jeu.
Ce serait plutôt à Weber de rendre Mete meilleur. C’est la qualité des bons joueurs. Weber l’a fait avec un tas de joueurs à ses grandes années avec les Predators.
Sa baisse de régime n’en fait pas moins un joueur respecté de ses pairs. C’est pour cette raison que Marc Bergevin l’a nommé capitaine après le départ de Max Pacioretty, que ses anciens coéquipiers avaient élu de préférence à Subban.
RIEN À VOIR AVEC L’ARGENT
P.K. ne faisait pas l’unanimité non plus chez les Predators. Contrairement à la version officielle, David Poile ne l’a pas échangé pour des raisons financières. Une équipe ne se départit pas d’un joueur quand elle tient à lui.
Si ç’avait été le cas, Poile aurait trouvé un moyen de restructurer sa masse salariale autrement pour garder Subban, qui a dû renoncer à la clause de non-mouvement qu’il détenait dans son contrat pour permettre l’échange qui l’a envoyé au New Jersey.
Les Devils n’ont pas eu à donner mer et monde pour obtenir ses services. Ils ont cédé deux défenseurs inconnus, Jeremy Davies et Steven Santini, ainsi que deux choix de deuxième tour aux repêchages de juin dernier (Bobby Brink) et de l’an prochain.
Ce n’est pas exactement le genre d’échange que l’on voit impliquant un joueur de grande valeur.
DÉSAVANTAGÉ SUR LE PLAN DE LA DURÉE
P.K. n’a rien perdu de sa visibilité, qu’il contribue largement à entretenir. Les amateurs l’adorent ou le détestent, selon le côté qu’ils se trouvent. Ça n’a pas pris de temps pour qu’il devienne une figure prédominante dans la rivalité opposant les Devils et les Flyers, qui ne sont séparés que par 90 minutes de route.
Ironiquement, là où les Devils pourraient avoir un avantage sur le Canadien, c’est sur le plan contractuel. En incluant la saison en cours, Subban a encore trois ans à faire au contrat de huit ans qu’il avait signé avec le Tricolore. Entente que Marc Bergevin lui avait consentie avec réticence, souvenons-nous.
Cependant, le DG du Canadien risque de trouver le contrat de Weber plus lourd à supporter avec le temps. En comptant la présente campagne, le contrat de son capitaine est encore valide pour sept ans.
C’est la moitié de la durée de l’entente de 14 ans que lui avaient accordée les Predators pour égaler une offre hostile des Flyers. Si Weber ne gagnera qu’un million annuellement lors des trois dernières années, la portion applicable sur la masse salariale du Canadien n’en demeurera pas moins de 7 857 143 $.
Pourra-t-il jouer jusqu’à 41 ans ?