Le Journal de Quebec

REPAIRE ADOS POUR DROGUÉS À 2 PAS DE L’ÉCOLE

Des jeunes ont fait une overdose chez cette junkie

- NICOLAS SAILLANT

Marie Champagne, dont on voit la photo en mortaise, a été accusée de trafic de stupéfiant­s, après une opération d’infiltrati­on de la police de Québec, qui a révélé qu’elle était devenue la pusher de plusieurs élèves de du Collège des Compagnons, une école secondaire à Sainte-foy.

L’appartemen­t d’une grande consommatr­ice de drogues et de médicament­s est devenu pendant quelques mois un repaire pour des élèves du Collège des Compagnons à Sainte-foy, menant même à deux surdoses d’adolescent­s âgés de 15 et 17 ans.

Les policiers de Québec ont eu recours à une opération d’infiltrati­on pour mettre fin aux activités de Marie Champagne et la coffrer. En tout, plus de 500 pilules de différents médicament­s ont été retrouvées chez elle.

Cette dernière s’était installée dans l’appartemen­t de ses parents hospitalis­és, situé à quelques pas de l’école secondaire de Sainte-foy.

« De ma fenêtre de classe, je voyais où elle habitait », a affirmé l’un des jeunes pendant le procès de Champagne pour trafic de stupéfiant­s.

Le contact entre la demi-douzaine d’adolescent­s qui fréquentai­ent les lieux et Marie Champagne s’est d’abord fait dans la cage d’escalier de l’immeuble. Plutôt que de les chasser comme les autres résidents, Marie Champagne les invitait chez elle.

L’offre était trop belle pour Francis*, un élève de troisième secondaire qui avait vu ses notes baisser au même rythme que sa consommati­on de drogue augmentait.

L’opportunit­é était d’autant plus alléchante que l’appartemen­t de Marie Champagne contenait une véritable panoplie de drogues et de médicament­s de toutes sortes.

Des pilules d’ordonnance ou provenant de la rue étaient « éparpillée­s partout » dans l’appartemen­t de la tenancière, a-t-il témoigné.

Les amis de Francis, dont Annabelle*, allaient donc chiller pendant des heures chez Marie.

« Elle avait plein de trucs : amphétamin­es, pinottes, Xanax », a poursuivi Francis au cours du procès.

PRESCRIPTI­ON

En véritable pharmacien­ne de la rue, Champagne ne faisait pas que donner des doses aux adolescent­s, elle « prescrivai­t » des médicament­s selon l’état de la personne. Comme lorsqu’annabelle, en peine d’amour, s’est présentée chez elle.

La tenancière de 40 ans lui a alors donné du Lyrica, un médicament d’ordonnance qui traite les troubles anxieux généralisé­s. La jeune fille de 17 ans en a profité pour en consommer le plus possible, trois ou quatre pilules. Elle admet avoir pensé au suicide à ce moment-là.

Annabelle a finalement quitté le repaire pour se rendre chez une amie où elle a été retrouvée inconscien­te et conduite à l’hôpital.

UNE AUTRE SURDOSE

Peu de temps après, Marie Champagne a déménagé dans le secteur du cégep Garneau. Francis a continué à se rendre chez elle.

Deux mois après la surdose d’annabelle, il se présente déjà intoxiqué au Xanax chez la tenancière et lui demande quelque chose puisqu’il ne se sent pas bien. Cette dernière lui donne alors une « rose », qui s’avère être de l’hydromorph­one, un puissant narcotique connu sous le nom commercial de Dilaudid. Après être allé aux toilettes pour sniffer le produit, Francis « ne se rappelle plus rien ».

C’est Marie qui l’a retrouvé en détresse respiratoi­re. « J’ai fait des manoeuvres et la respiratio­n artificiel­le jusqu’à ce qu’il se mette à bien respirer », a-t-elle relaté, mais sans jamais avoir appelé les services d’urgence. * Les prénoms des adolescent­s sont fictifs afin de protéger leur identité.

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 ?? PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ET FACEBOOK ?? L’accusée Marie Champagne ( en médaillon) demeurait dans un appartemen­t de cet immeuble situé au 880, rue Grandjean, dans le secteur Sainte-foy, à Québec, lorsqu’elle offrait de la drogue à des élèves du Collège des Compagnons, situé à 300 mètres.
PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ET FACEBOOK L’accusée Marie Champagne ( en médaillon) demeurait dans un appartemen­t de cet immeuble situé au 880, rue Grandjean, dans le secteur Sainte-foy, à Québec, lorsqu’elle offrait de la drogue à des élèves du Collège des Compagnons, situé à 300 mètres.

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