Le Journal de Quebec

Payée par un syndicat pour faire campagne pour Québec solidaire

- VINCENT LARIN

La grimpeuse du pont Jacques-cartier était payée par un syndicat, alors qu’elle travaillai­t à temps plein à faire élire Québec solidaire lors du scrutin de 2018.

Chantal Poulin, qui est aussi enseignant­e, a été sous le feu des projecteur­s lorsqu’elle et deux comparses du groupe Extinction Rebellion ont escaladé la structure du pont Jacques-cartier, le 8 octobre, provoquant de sérieuses perturbati­ons dans le réseau de la métropole, en pleine heure de pointe du matin.

Le député de Québec solidaire (QS) dans la circonscri­ption d’hochelaga-maisonneuv­e, Alexandre Leduc, a par la suite révélé que Chantal Poulin avait été sa directrice de campagne lors de la dernière élection. Or, elle était toujours à l’emploi et rémunérée par le Syndicat de l’enseigneme­nt de la Pointe-de-l’île (SEPÎ), a-t-elle confirmé en entrevue.

« AUCUN PROBLÈME »

«On a demandé au Directeur général des élections (DGEQ) si c’était correct, et on a demandé un avis juridique à Rivest Schmidt, une compagnie d’avocats, pour s’assurer que c’était correct », a-t-elle dit.

« Dans les deux cas, on m’a répondu qu’il n’y avait aucun problème, que c’était entre moi et le syndicat, s’il était d’accord », a ajouté l’enseignant­e, en admettant qu’il n’existe pas de preuve écrite pour appuyer ses propos.

Elle affirme également avoir pris entente avec le SEPÎ pour rattraper les heures travaillée­s pendant la campagne l’été avant les élections et lors de la dernière période estivale.

« Je n’ai pas pris de vacances de l’été, donc les heures, je les avais faites avant la campagne électorale pour la majorité, et il me restait huit jours que j’ai rattrapés lors de journées fériées ou pendant la fin de semaine », a-t-elle expliqué.

Le DGEQ n’a pas été en mesure de confirmer hier qu’un avis approuvant cet emploi du temps avait bel et bien été donné à Chantal Poulin.

Celle-ci a démissionn­é « volontaire­ment » de son poste de 3e vice-présidente du SEPÎ le 11 octobre, a indiqué le syndicat dans un bref communiqué.

Le président du SEPÎ a refusé de répondre à nos questions et Chantal Poulin n’a pas non plus souhaité donner de détails sur les raisons de son départ.

QS CONFIRME LA RÉMUNÉRATI­ON

QS a confirmé par ailleurs que Chantal Poulin avait reçu une rémunérati­on pour son implicatio­n dans la dernière campagne électorale.

Dans le rapport de dépense fourni par QS au DGEQ et obtenu par le biais de la loi d’accès à l’informatio­n, on ne trouve toutefois pas de trace d’un salaire versé à Chantal Poulin. Le parti affirme qu’il est plutôt inclus dans une section rassemblan­t les salaires versés à plusieurs employés impliqués dans différents comtés et intitulé « équipe volante ». – Avec la collaborat­ion d’alain Laforest et de Jean-françois Gibeault

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