Séquestrée et battue
Une femme aurait été attachée avec des tie wraps
SHERBROOKE | Un jeune homme de l’estrie aurait violenté, séquestré et privé de nourriture une femme pendant des semaines, allant jusqu’à l’attacher avec des tie wraps et lui raser les cheveux.
Jacques Lefebvre a été accusé hier au palais de justice de Sherbrooke de voies de fait, d’avoir infligé des lésions corporelles, de séquestration et de menace de mort envers une femme de 36 ans, dont l’identité est protégée par la cour.
L’homme de 28 ans fait aussi face à une seconde accusation de menace de mort. L’identité de la deuxième victime est également protégée par une ordonnance de non-publication.
Menottes aux poignets, l’accusé au crâne rasé est demeuré impassible face au juge Serge Champoux alors qu’il était passablement agité à son arrivée au palais de justice plus tôt en matinée.
« Vous ne connaissez pas ça, la vie privée des gens ? » a-t-il pesté en direction des journalistes qui l’attendaient.
TENTÉ DE L’EMPOISONNER
Le porte-parole de la police de Sherbrooke, Martin Carrier, a indiqué que la femme a informé les autorités « qu’elle aurait tenté d’empoisonner Lefebvre pour se sauver » et « qu’elle aurait été battue en plus d’avoir été privée de nourriture ».
C’est elle qui a appelé la police vers 5 h 30 mercredi matin après s’être échappée de l’endroit où elle affirme avoir été séquestrée pendant des semaines.
Elle a aussi confié avoir été ligotée, s’être fait raser le crâne et ligoter avec des attaches de plastique de type tie wraps.
« Elle semblait effectivement avoir été battue et privée de nourriture », a affirmé l’agent Carrier.
ALTERCATION
Des voisins, qui ont voulu garder l’anonymat, ont relaté au Journal que les policiers avaient dû intervenir dans la nuit de dimanche à lundi dans l’immeuble même où logeait Lefebvre pour une affaire d’altercation entre deux hommes. La police a confirmé cette information.
Les voisins rencontrés ont aussi mentionné qu’ils voyaient souvent l’homme et la femme ensemble, et que celle-ci semblait très effacée.
« Elle restait toujours en retrait et ne disait jamais un mot », a fait remarquer l’un d’eux.
Au cours des neuf dernières années, Lefebvre a cumulé plus de 23 dossiers de cour dans les régions de Beauharnois, en Montérégie, de Joliette, dans Lanaudière, et de Sherbrooke.
Il a déjà notamment plaidé coupable à des accusations de harcèlement, d’agression armée sur un agent de la paix, de vol, de voies de fait, de possession de substances, ainsi qu’à plusieurs défauts de se conformer.
La Couronne, représentée par Me MarieLine Ducharme, s’est opposée à sa remise en liberté.
Une évaluation psychiatrique a été demandée pour statuer s’il est apte à subir un procès.