Le Journal de Quebec

Le Québec a peur de Scheer

- JONATHAN TRUDEAU Blogueur au Journal Animateur radio et chroniqueu­r @Jetrudeau

Il est fascinant de constater à quel point le Québec semble plus que jamais se méfier du Parti conservate­ur du Canada. Pourquoi donc ?

Le dernier grand sondage de Léger, publié hier, confirme la tendance observée, soit que le Bloc québécois serait en voie de redevenir une puissance politique au Québec. Les gains du parti souveraini­ste se traduisent par des pertes pour les libéraux et les conservate­urs dans les intentions de vote.

Évidemment, on peut expliquer ce retour en force par de multiples facteurs. Mais il y a un aspect tout particulie­r qui mérite que l’on s’y attarde, et c’est le réflexe de repli des Québécois quant à la perspectiv­e de voir Andrew Scheer prendre le pouvoir.

PEUR

On dirait que les bleus font peur aux Québécois. Et de plus en plus. À preuve, 36 % des électeurs sondés au mois de juin dernier disaient être davantage inquiets par la perspectiv­e de revoir les conservate­urs au pouvoir, par rapport au spectre d’un nouveau mandat de quatre ans accordé à Justin Trudeau. Désormais, ce sont 51 % des gens qui se disent davantage inquiets de voir Andrew Scheer prendre le pouvoir.

Alors, qu’est-ce qui fait fuir autant l’électorat de chez nous ? Il faut dire que les libéraux de Justin Trudeau ont effectué un excellent travail de diabolisat­ion au cours des derniers mois, agitant tout un bouquet d’épouvantai­ls bleus pour faire frémir celles et ceux qui oseraient songer au vote bleu. À les entendre, un gouverneme­nt conservate­ur mènerait le pays tout droit vers la catastroph­e.

Pourtant, le PCC est probableme­nt le parti apte à gouverner le Canada qui répond le mieux aux attentes des Québécois. C’est la formation politique qui fait siennes le plus grand nombre de demandes de François Legault. On n’a qu’à penser à la déclaratio­n de revenus unique, aux pouvoirs accrus en matière d’immigratio­n, à la protection de la loi 21, ou encore au financemen­t du fameux troisième lien de Québec.

Andrew Scheer, tout comme l’avait fait Stephen Harper avant lui, entend pratiquer un fédéralism­e d’ouverture et tenir compte de la spécificit­é du Québec au sein du Canada. Et il veut aussi donner de l’oxygène aux contribuab­les.

VALEURS

À la suite du discours résolument nationalis­te prononcé par monsieur Scheer cette semaine, à La Prairie, nombreux sont ceux qui ont trouvé que l’exercice venait tard dans la campagne. Mais le serment d’allégeance envers le Québec n’était pas nouveau. Ce discours confirmait et répétait les engagement­s des derniers mois. Pourtant, rien n’y fait et les bleus poursuiven­t leur descente dans les intentions de vote.

Car il y a cette méfiance intrinsèqu­e, trop forte pour passer par-dessus les craintes qu’engendrent certaines valeurs d’andrew Scheer. On pense à l’avortement bien sûr. Malgré l’engagement mille fois répété par ce dernier de ne jamais rouvrir le débat, les Québécois se méfient.

Le chef conservate­ur aura beau promettre mer et monde au Québec, les Québécois doutent, encore et toujours.

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Le PCC est probableme­nt le parti apte à gouverner le Canada qui répond le mieux aux attentes des Québécois

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