Le Journal de Quebec

Le quart de la formation est offerte en ligne à l’université Laval

- DAPHNÉE DION-VIENS

L’université Laval est récemment devenue l’établissem­ent universita­ire qui offre le plus de cours en ligne au Canada : plus du quart de la formation est offerte à distance ou dans une formule « flexible » qui comprend un accès en ligne.

Selon les chiffres de l’université Laval, 21 % de la formation créditée est offerte à distance, 3,9 % en mode hybride (une partie des cours en ligne et l’autre en classe) et 1,1 % en mode comodal, c’est-à-dire à la fois en classe et en ligne.

Le virage vers les cours à distance a été entrepris il y a déjà de nombreuses années, mais il s’est amplifié au fil des ans, notamment grâce aux nouvelles possibilit­és offertes par les outils numériques, explique Robert Beauregard, vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes.

« Pour nous, c’est une manière d’amener de la flexibilit­é à nos étudiants, affirme-til. Ils étudient de plus en plus tard dans leur vie. Lorsqu’ils reviennent pour une réorientat­ion ou une spécialisa­tion, ils ont des enfants et une job, et ne peuvent pas venir à l’école du lundi au vendredi. C’est là où la formation à distance peut leur donner la flexibilit­é qui leur permet de poursuivre leur projet d’études. »

La rectrice Sophie D’amours estime même que l’offre de formation en ligne explique en partie le haut taux de diplomatio­n de l’université Laval, qui se démarque par rapport aux autres université­s québécoise­s francophon­es.

« On pense que l’étudiant qui est en fin de parcours, qui a déjà un travail, va avoir la possibilit­é de finir son diplôme plus facilement » si les cours manquants sont offerts en ligne, affirme-t-elle.

INQUIÉTUDE­S CHEZ LES ÉTUDIANTS

Dans les rangs des étudiants, les avis sur la question sont partagés, indique Laurence Vaillancou­rt, présidente de la CADEUL, l’associatio­n qui représente les étudiants de premier cycle.

Aucune position formelle n’a été adoptée. « Ça dépend beaucoup des étudiants et des facultés », affirme-t-elle.

L’an dernier, des étudiants ont été forcés de suivre des cours obligatoir­es à distance, puisqu’ils n’étaient pas offerts en classe, a rapporté Le Journal.

Mme Vaillancou­rt reconnaît qu’il y a « une inquiétude de la part de certaines associatio­ns étudiantes » devant la « proliférat­ion » des cours en ligne et réclame davantage de cours offerts en mode comodal, afin que l’étudiant puisse choisir de suivre le cours en classe ou devant l’écran.

Ce type de cours reste encore très marginal sur le campus, mais cette formule pourrait gagner en popularité au fil des ans, rétorque M. Beauregard.

Ce dernier souligne toutefois qu’un plus grand nombre d’inscriptio­ns est requis pour ce type de cours, en raison des coûts engendrés. « C’est comme si on offrait le cours deux fois, alors il faut qu’il y ait l’équivalent de deux groupes classes pour justifier d’offrir le cours », explique-t-il.

L’an dernier, une directive a été envoyée afin d’éviter que des étudiants qui veulent suivre des cours en classe soient forcés de les suivre à l’écran, ajoute M. Beauregard.

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