Trois mois pour préparer leurs coups
Les assassins présumés du commando de la mafia que la police a appréhendés mercredi auraient minutieusement planifié leurs meurtres durant des mois.
C’est ce que Le Journal a appris de sources corroborées par le libellé des accusations auxquelles les membres du quatuor ont dû répondre hier à Montréal, relativement à quatre assassinats.
Parmi eux, Marie-josée Viau a comparu en retenant ses larmes, l’air désemparé.
Son conjoint Guy Dion, qui était chef des pompiers de la municipalité de Saint-jude, en Montérégie, jusqu’à son arrestation, l’a suivie dans le box des accusés.
Comme le rapportait hier Le Journal, le couple aurait joué le rôle de « nettoyeur » en faisant disparaître toute trace des meurtres de Giuseppe et de Vincenzo Falduto, deux frères tués en juin 2016 et dont les corps n’ont jamais été retrouvés.
SUIVIS À LA TRACE
Le commando se spécialisait dans la surveillance, la filature et les armes. Ses membres travaillaient toujours en équipe.
La bande qu’auraient menée le défunt caïd Salvatore Scoppa – lui-même assassiné dans un hôtel de Laval en mai dernier – et son bras droit, Jonathan Massari, a mis trois mois pour comploter les meurtres de deux leaders du clan Rizzuto.
Lorenzo Giordano, tué le 1er mars 2016, était dans leur mire dès le 8 décembre précédent. Ce jour-là, le mafioso condamné dans le cadre de l’opération Colisée avait obtenu sa libération conditionnelle du pénitencier de Drummondville pour entrer en maison de transition, rue Sherbrooke Est à Montréal.
À LA FAÇON DE GALLANT
En filant Giordano lors de ses permissions de sortie, ils ont su que leur cible s’entraînait souvent au Carrefour Multisports de Laval. L’homme de 52 ans s’est fait tirer dessus dans le stationnement en plein jour, présumément par l’accusé Dominico Scarfo.
La bande aurait tué l’ex-chef intérimaire de la mafia Rocco Sollecito après l’avoir suivi dès le 1er mars 2016 et appris ses trajets lorsqu’il quittait son domicile de Laval avec son véhicule BMW.
Posté dans un abribus, le meurtrier a attendu que le sexagénaire fasse un arrêt obligatoire à proximité pour dégainer son arme, sur le boulevard Saint-elzéar, le 27 mai 2016.
COMME GÉRALD GALLANT
Le tueur à gages Gérald Gallant, qui a confessé 28 meurtres, dont une vingtaine aux dépens des Hells Angels durant la guerre des motards, passait lui aussi des semaines à surveiller ses cibles.
Le délateur disait vouloir connaître leurs allées et venues et déterminer d’avance l’endroit le moins risqué pour exécuter les contrats que lui donnaient les Rock Machine et le gang de l’ouest.