Donald Trump avait lié une aide à l’ukraine à une enquête politique
Toutefois, la Maison-blanche assure que cela « n’a rien à voir » avec Joe Biden
WASHINGTON | (AFP) La Maison-Blanche a reconnu hier pour la première fois que Donald Trump avait lié une aide destinée à l’ukraine à des considérations de politique intérieure américaine, fournissant de nouvelles munitions aux démocrates qui enquêtent en vue de destituer le président.
Le chef de cabinet de la Maison-blanche Mick Mulvaney a créé la surprise en lâchant cet aveu au détour d’une conférence de presse sur le G7. Il a toutefois assuré que cela « n’avait absolument rien à voir » avec l’ex-vice-président Joe Biden, qui pourrait porter les couleurs démocrates lors de la présidentielle de 2020.
Fin juillet, Donald Trump avait demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur Joe Biden et sur les affaires de son fils Hunter en Ukraine. Or, l’administration américaine avait suspendu plus tôt dans le mois une aide militaire de près de 400 M$ destinée à l’ukraine.
AU COEUR DE L’ENQUÊTE
Cette décision est au coeur de l’enquête ouverte il y a trois semaines par les parlementaires démocrates dans le cadre de l’explosive procédure de destitution. Les élus de l’opposition veulent savoir si Donald Trump a abusé de ses pouvoirs à des fins personnelles, notamment en gelant l’argent pour forcer Kiev à coopérer.
Le milliardaire républicain martèle qu’il n’a exercé « aucune pression » sur le président Zelensky et que l’aide avait été gelée le temps d’évaluer l’assistance apportée à l’ukraine par ses autres partenaires occidentaux.
« Mulvaney vient de dire que l’aide militaire pour l’ukraine avait été suspendue pour forcer Kiev à enquêter sur les démocrates », a réagi sur Twitter l’élu Adam Schiff qui supervise l’enquête parlementaire contre Donald Trump. « Les choses vont de mal en pis », a-t-il ajouté.
« PROPOS DÉFORMÉS »
Face au tollé suscité par ses propos, le directeur de cabinet a rétropédalé quelques heures plus tard, assurant dans un communiqué que les médias avaient « déformé ses commentaires » pourtant prononcés face à la caméra, dans le cadre d’une « chasse aux sorcières » contre Donald Trump.