Le Journal de Quebec

Accord sur le Brexit entre Londres et L’UE

Boris Johnson doit à présent convaincre le Parlement

-

LONDRES | (AFP) Une nouvelle épreuve de force attend Boris Johnson : après avoir arraché laborieuse­ment hier un accord de Brexit avec l’union européenne (UE), le premier ministre britanniqu­e doit convaincre ses députés, ce qui semble très incertain.

Boris Johnson, devant la presse à Bruxelles, s’est dit « confiant » que ce « très bon accord » soit approuvé lors d’une séance exceptionn­elle du Parlement britanniqu­e demain : « J’ai très bon espoir que lorsque les députés de tous les partis l’examineron­t, ils verront les avantages de le soutenir ».

« Le moment est venu maintenant de se rassembler comme pays » et d’« honorer » le résultat du référendum de 2016 ayant décidé du Brexit, a-t-il ajouté.

BATAILLE ARDUE

Pourtant, celui qui est arrivé au pouvoir en juillet sur la promesse d’un Brexit coûte que coûte le 31 octobre devra se battre pour chaque voix.

Le gouverneme­nt ne dispose plus que de 288 élus, contre une majorité absolue de 320 voix à la Chambre des communes. Le risque est donc fort de voir les députés rejeter pour la quatrième fois un accord de divorce avec L’UE, après avoir recalé par trois fois le compromis négocié par sa prédécesse­ure Theresa May, mécontents des dispositio­ns sur l’irlande du Nord.

« En ce moment, l’arithmétiq­ue parlementa­ire se situe quelque part entre “très serrée” et “non” », relève Constantin­e Fraser, analyste politique au cabinet de recherche TS Lombard.

APPEL AU REJET

Jeremy Corbyn, le chef du Parti travaillis­te (Labour), principale formation d’opposition avec 244 députés, a appelé ses troupes à « rejeter » le texte.

C’est « non » également pour le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié-clé du gouverneme­nt à Westminste­r : pas question d’avaliser un texte traitant l’irlande du Nord différemme­nt du reste du Royaume-uni et de laisser planer ainsi le spectre d’une réunificat­ion de l’irlande, son cauchemar.

Le DUP ne dispose que de 10 députés à la Chambre des communes, mais son soutien est indispensa­ble vu l’absence de majorité. Surtout, son feu vert aurait permis de convaincre les quelques dizaines de « Brexiters » les plus durs du Parti conservate­ur, dont la position reste inconnue.

« Il est théoriquem­ent possible de faire approuver un accord sans le DUP, mais c’est extrêmemen­t improbable », souligne Dom Walsh, analyste au groupe de réflexion Open Europe.

Hostiles au Brexit, les indépendan­tistes écossais du SNP (35 députés) comme les libéraux-démocrates (19) ont également opposé une fin de non-recevoir.

 ?? PHOTO AFP ?? Devant la presse à Bruxelles, Boris Johnson s’est dit « confiant » que l’accord soit approuvé par les élus britanniqu­es.
PHOTO AFP Devant la presse à Bruxelles, Boris Johnson s’est dit « confiant » que l’accord soit approuvé par les élus britanniqu­es.

Newspapers in French

Newspapers from Canada