Method Studios menacé de faillite
La société mère du studio d’effets spéciaux québécois est au bord du naufrage
Les 350 employés québécois de la firme d’effets spéciaux Method Studios retiennent leur souffle après la faillite de leur société mère, aux États-unis.
Deluxe Entertainment Services Group Inc. a déclaré faillite il y a une dizaine de jours en Californie, dans le cadre d’une restructuration qui transférera le contrôle de la société à ses prêteurs.
L’entreprise hollywoodienne compte pas moins de 1100 employés au Canada, dont près de 350 au Québec, regroupés au sein de sa filiale Method Studios.
Ceux-ci sont sur le qui-vive, à quelques jours d’une décision attendue du tribunal des faillites, qui déterminera si la proposition de redressement ira de l’avant.
« Une fois achevée, la restructuration réduira la dette à long terme de la société de moitié et générera un nouveau financement de 115 millions de dollars. Les activités quotidiennes de Deluxe se poursuivront sans interruption et sans incidence sur les employés, les clients et les fournisseurs », a affirmé Deluxe dans une déclaration envoyée par courriel.
La direction montréalaise de l’entreprise n’a pas rappelé Le Journal.
UN DES PLUS GROS
Comptant parmi les plus importantes boîtes d’effets spéciaux présentes au Québec, Method a notamment réalisé les effets visuels du plus récent Men in Black, ceux de The Predator et d’ad Astra, qui met en vedette Brad Pitt.
L’entreprise n’est pas la seule de ce secteur à éprouver certains problèmes à l’heure actuelle, souligne le professeur associé à la Chaire de gestion des arts de HEC Montréal, Renaud Legoux.
« C’est une industrie qui demande énormément de main-d’oeuvre, avec des projets gigantesques à réaliser en très peu de temps. Comme il y a tout un enchevêtrement de studios sous-traitants, il faut peut-être s’inquiéter d’un potentiel effet domino », dit-il.
AVANTAGES FISCAUX
Soulignons que l’industrie québécoise des effets spéciaux bénéficie de nombreux avantages fiscaux, et ce depuis plus de vingt ans maintenant.
Québec et Ottawa remboursent en effet, sous forme de crédits d’impôt, pas moins de 20 % des frais de production des films admissibles, sans plafond de dépense.
S’ajoute à cela une bonification équivalant à 16 % des coûts de main-d’oeuvre admissibles liés à la réalisation d’effets spéciaux.