L’éloignement, une obligation
Samuel Girard a évoqué le déracinement forcé de son Saguenay pour mettre fin à sa carrière, qui s’annonçait pourtant florissante. Claudia Gagnon a été l’une des premières à se sentir interpellée par le motif de son ami.
« Ça m’a donné l’occasion de me réévaluer sur ce que je voulais faire, et de revoir mes objectifs », avoue l’athlète originaire de La Baie, qui a longtemps côtoyé le champion olympique dans le club des F-18.
Les patineurs élites du Saguenay–lac-saint-jean doivent tôt ou tard s’imposer l’éloignement dans l’espoir de progresser. Claudia Gagnon y a été contrainte, il y a trois ans, pour se joindre au Centre régional canadien d’entraînement situé à Montréal.
Heureusement, dit-elle, la fraternité dans son sport a facilité sa transition, autant que la qualité de l’accueil qu’elle a reçu de la part d’une famille, avec comme voisins au-dessus Samuel Girard et sa conjointe Kasandra Bradette, maintenant retraitée elle aussi.
« Au début, j’ai trouvé ça difficile. Je suis arrivée à Montréal à 17 ans. J’étais proche de mes parents et je me disais : “wow, je m’en vais toute seule !” Mais j’ai été bien accueillie dans une pension de gens que je connaissais et avec Sam et Kass qui vivaient à l’étage supérieur. Ç’a été parfait pour ma première année. »
UN AMBASSADEUR EN MOINS
Cette région pépinière a perdu en Samuel Girard celui qui allait lui servir d’ambassadeur pour plusieurs années.
« Ç’a été surprenant d’apprendre qu’il arrêtait, mais Sam n’a jamais été un gars de la ville. Pour lui, c’était vraiment une bonne décision », estime Claudia Gagnon.
« C’est clair que, lorsque tu perds un king comme lui, ça donne un coup à l’équipe canadienne, mais aussi à sa région natale. Samuel, on le voyait comme un atout majeur pour nous », affirme Christian Simard, président de l’association régionale.