L’usine produit encore
Claudia Gagnon, la nouvelle Saguenéenne dans l’équipe canadienne
Claudia Gagnon en incarne la preuve la plus récente : la fabrique de patineurs de vitesse du Saguenay–lac-saint-Jean n’a pas cessé sa production-.
Depuis le début du cycle olympique, les retraites de Samuel Girard, Kasandra Bradette et Marianne St-gelais, ainsi que la migration de Valérie Maltais vers la longue piste, auraient pu créer un vide dans la représentation de cette région dans l’équipe canadienne de courte piste.
Mais non. Claudia Gagnon y a vu en confirmant sa place grâce à son cinquième rang aux championnats canadiens à Montréal, il y a un mois.
« C’est le fun que notre région continue de performer, autant au niveau national qu’international. Je suis contente qu’il reste encore au moins une personne du Saguenay. Ça démontre qu’une petite région comme la nôtre peut produire de bons athlètes», affirme la native de La Baie, qui participera aux deux premières coupes du monde à Salt Lake City, du 1er au 3 novembre, et à l’aréna Maurice-richard, la fin de semaine suivante.
L’association régionale de patinage de vitesse du Saguenay–lac-saint-jean compte quelque 600 pratiquants répartis dans huit clubs, dont celui, adoptif, de Baie-comeau, seul existant sur la Côte-nord. Cette présence continuelle de patineurs de la région dans l’élite mondiale produit ses effets jusqu’au bas de la pyramide.
« Ça démontre qu’il y a du talent dans la région et que nos clubs sont bien structurés », donne à entendre le président, Christian Simard.
« Les autres régions nous demandent souvent comment on fait pour produire autant de patineurs. C’est parce qu’on a créé le centre régional Marc Gagnon », dit-il.
« UNE BONNE BASE »
Ce centre d’entraînement réunit les patineurs des quatre coins de la région dont le niveau élevé ne leur permet plus de trouver un environnement d’entraînement approprié dans leurs clubs d’origine.
Comme l’éventuel champion olympique Samuel Girard l’avait fait avant elle, Claudia Gagnon a dû quitter les F18 de La Baie pour emprunter cette voie.
«On a une bonne base. Vu qu’on est une petite région, le fait de regrouper tous les patineurs qui n’ont pas la chance dans leur propre club de s’entraîner à un haut niveau, ç’a permis de mettre une structure en place pour favoriser les petits clubs afin que leurs patineurs cheminent », témoigne l’athlète de 20 ans.
UNE RELÈVE S’APPROCHE
De toute évidence, la source ne se tarit pas. Le président Simard nous rappelle fièrement que cinq patineurs issus de la région fréquentent cette année le Centre régional canadien d’entraînement (CRCE) de Patinage de vitesse Canada, basé à l’aréna Maurice-richard : Émilien Blackburn et Victoria Gareau (Chicoutimi), Justin Bergeron (Alma), Mélina Tremblay (Saint-félicien) et Karina Montminy (Dolbeau).
Cette fierté régionale d’approvisionner les hauts sommets se prolonge sans doute jusqu’à cette structure, considérée comme l’antichambre de l’équipe nationale, et où l’entraîneur-chef se nomme Marc Gagnon.
« Ma seule mission, c’est de penser à ce que je peux démontrer pour bien représenter le Canada, mais aussi ma région », affirme Claudia Gagnon, à propos de la responsabilité d’appartenir à l’équipe canadienne.
« Je suis la petite dernière sur l’équipe. C’est une fierté en considérant les grands moments que les patineurs originaires du Saguenay– Lac-saint-jean ont réalisés. »