Le Journal de Quebec

Le syndicat qui a libéré une militante ne le referait plus

Chantal Poulin avait participé à la campagne de Québec solidaire en 2018

- VINCENT LARIN

Le syndicat qui a libéré la grimpeuse du pont Jacques-cartier pendant la dernière campagne électorale pour lui permettre de militer avec Québec solidaire admet qu’il ne le referait plus.

« Si on me proposait le même genre d’arrangemen­t à nouveau, ce n’est vraiment pas sûr qu’on l’accepterai­t », a indiqué le président du Syndicat de l’enseigneme­nt de la Pointe-de-l’île (SEPÎ), Serafino Fabrizi.

En entrevue jeudi, Chantal Poulin, qui s’est fait connaître pour avoir escaladé la structure du pont Jacques-cartier avec d’autres militants du groupe Extinction Rebellion, a révélé qu’elle avait été payée par son employeur (le SEPÎ) lors de la dernière élection provincial­e.

Elle était alors directrice de campagne pour le candidat de Québec solidaire (QS) dans Hochelaga-maisonneuv­e, Alexandre Leduc, qui a finalement été élu.

Elle avait alors aussi reçu une compensati­on financière de 2500 $ de la part de QS, qui a bel et bien été déclarée dans le rapport de dépense du parti.

Selon Serafino Fabrizi, il s’agit de la seule libération du genre à avoir été accordée par le SEPÎ à une employée en une décennie.

Les heures travaillée­s pendant l’élection ont été reprises par l’enseignant­e lors de l’été précédant la campagne et au courant de la dernière période estivale.

AUCUN AVIS OFFICIEL DU DGEQ

Chantal Poulin a aussi affirmé qu’elle avait demandé un avis juridique à un cabinet d’avocats et au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour confirmer que son double emploi pendant la campagne respectait les lois électorale­s.

Mais une porte-parole du DGEQ a confirmé qu’il n’avait jamais transmis d’avis officiel à Chantal Poulin. « Nous ne donnons pas d’avis aux particulie­rs », a précisé Julie St-arnaud Drolet.

Le SEPÎ a publié un communiqué jeudi pour annoncer qu’il « utilisera tous les outils juridiques et administra­tifs à sa dispositio­n pour assurer la défense du lien d’emploi de ses deux membres impliqués dans l’incident du pont Jacques-cartier ».

Le syndicat considère malgré tout qu’il ne « pouvait cautionner un tel geste de désobéissa­nce civile ».

Chantal Poulin a démissionn­é de son poste de troisième vice-présidente du SEPÎ le 11 octobre dernier, mais reste à l’emploi de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île (CSPI).

Yann Robitaille est l’autre employé de la CSPI qui a pris part à l’action de visibilité sur le pont Jacques-cartier.

PAS DE COMMENTAIR­E

La Fédération autonome de l’enseigneme­nt, à laquelle le SEPÎ est affilié, n’a pas souhaité commenter l’affaire. « Par respect pour l’autonomie locale, l’un des principes fondateurs de notre Fédération, la FAE, rappelle qu’il s’agit d’une décision locale qui relève du SEPÎ », a indiqué une porte-parole, Marie-josée Nantel. — Avec la collaborat­ion de Jean-françois Gibeault, Agence QMI, et Alain Laforest, TVA Nouvelles

 ?? PHOTO FACEBOOK ET CAPTURE D’ÉCRAN D’ARCHIVES DE TVA NOUVELLES ?? Trois militants d’extinction Rebellion, dont Chantal Poulin ( en mortaise), avaient escaladé la structure du pont Jacques-cartier à Montréal, le matin du 8 octobre, forçant sa fermeture pendant plus d’une heure et demie et générant de la congestion.
PHOTO FACEBOOK ET CAPTURE D’ÉCRAN D’ARCHIVES DE TVA NOUVELLES Trois militants d’extinction Rebellion, dont Chantal Poulin ( en mortaise), avaient escaladé la structure du pont Jacques-cartier à Montréal, le matin du 8 octobre, forçant sa fermeture pendant plus d’une heure et demie et générant de la congestion.

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