Les enseignants demandent un rattrapage de 8 %
À l’image des médecins ces dernières années, les enseignants de la CSQ réclament une majoration salariale de 8 % dès l’an prochain pour rattraper la moyenne canadienne, en plus des augmentations qui seront négociées dans le renouvellement des conventions collectives de la fonction publique.
« Le gouvernement Legault a annoncé que, pour valoriser la profession enseignante, il était conscient qu’il faudra faire un effort pour reconnaître le travail des enseignants, et que cette reconnaissance-là passait aussi par du monétaire », a déclaré la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, en conférence de presse à Québec, hier.
En compagnie d’autres syndicats, elle était venue présenter les demandes sectorielles du monde scolaire en prévision des négociations qui débuteront sous peu. Mme Scalabrini affirme que cette hausse de 8 % servira à combler un retard qui s’est creusé sous le précédent gouvernement.
La présidente syndicale a d’ailleurs rappelé que le ministre de l’éducation a récemment imité le personnage de Séraphin Poudrier en chambre pour expliquer que son gouvernement ne sera pas pingre en éducation. « Pour les enseignants et le réseau scolaire, il faudra que les gestes accompagnent le discours », dit-elle.
Au dernier échelon, un enseignant québécois gagnait 82 585 $ en 2018-2019. Selon la FSE-CSQ, la moyenne canadienne est d’environ 94 000 $. Mme Scalabrini n’a toutefois pas voulu chiffrer la somme, en dollars, que Québec devra investir pour combler cet écart.
COMME LES MÉDECINS
La présidente de la FSE-CSQ a comparé la situation des enseignants à celle des médecins. Au cours des dernières années, Québec a reconnu que ceux-ci « avaient besoin d’être valorisés par du salaire », fait-elle valoir.
Si la FSE-CSQ obtient gain de cause, ce rattrapage s’ajoutera à la hausse salariale des enseignants à l’entrée qui surviendra avec l’abolition des six premiers échelons salariaux promise par la CAQ. « On trouve que c’est une bonne nouvelle pour nos jeunes, mais on dit : “Pensez aussi à tous ces enseignants d’expérience qui vous ont donné 20 ans, 25 ans, 30 ans et qui sont sur le point de quitter” », dit Mme Scalabrini.
À cela s’ajoutera l’augmentation annuelle qui sera négociée entre le front commun des syndicats et le gouvernement. En septembre dernier, le premier ministre François Legault a prévenu que la majorité des employés de l’état obtiendront uniquement l’inflation, soit environ 2 %.
Parmi ses autres demandes, la FSECSQ a également réclamé une baisse des ratios d’élèves, particulièrement lorsqu’ils incluent des élèves en difficulté.
Pour les maternelles 4 ans, le syndicat réclame que le maximum d’élèves passe de 17 à 10. En première année, le maximum serait réduit de 22 à 18. Pour les trois premières années du secondaire, le nombre d’élèves par classe ne pourrait dépasser 25, alors qu’il varie de 26 à 30 présentement.