Le Journal de Quebec

Il a perdu 147 livres en sept mois

Une chirurgie a complèteme­nt changé la vie de cet homme qui veut maintenant aider son prochain

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Un homme trentenair­e de Québec a l’impression d’être « une nouvelle personne » sept mois après une chirurgie bariatriqu­e qui lui a permis de perdre 147 livres... à ce jour.

En surpoids depuis aussi longtemps qu’il se souvienne, Sébastien St-pierre a pris l’une des décisions les plus importante­s de sa vie en 2013 : il voulait en finir avec l’obésité et surtout « voir [ses] enfants grandir ».

« Je disais que je jouais au hockey dehors avec les enfants, mais la vérité, c’est que j’étais sur place et que je leur faisais des passes quand la balle passait à côté », se souvient avec humour l’homme de 33 ans, qui ne voulait plus être un « papa spectateur ».

Il sentait que sa santé était sur le point de basculer, et, après quelques tentatives personnell­es pour perdre du poids, la chirurgie bariatriqu­e s’est imposée.

M. St-pierre pesait 480 livres et portait des chemises 6XL à la veille d’être opéré à l’institut universita­ire de cardiologi­e et de pneumologi­e de Québec (IUCPQ), en mars 2019.

AMÉLIORATI­ON FULGURANTE

Sept mois plus tard, il pèse 333 livres et porte du 2XL, une progressio­n fulgurante pour lui, qui mesure tout de même 6 pieds 3 pouces. En prime, son diabète et son hypertensi­on ont disparu !

« Je suis un nouvel homme, témoigne-t-il. Je bouge, je fais du sport, je joue au badminton, je vais au gym deux à trois fois par semaine. [...] Ce sont toutes des choses que je n’arrivais pas à faire. »

« Mon fils, aujourd’hui, papa va essayer de lui enlever la balle à la course aussi », lance le père d’un garçon de 10 ans et d’une fille de 12 ans, au sujet de leurs séances de hockey.

Il parle de sa chirurgie comme d’un « bon coup de main », mais sûrement pas comme d’une solution facile. Les changement­s d’habitudes qu’il faut ensuite s’imposer demandent une bonne dose de volonté et de courage. Plusieurs échouent.

« On a tous essayé de perdre quelques kilos et puis on se rend bien compte que notre métabolism­e, nos habitudes de vie ont tendance à nous ramener vers le poids que l’on a perdu, alors imaginez des patients qui ont des 40, 50, 60 kilos à perdre [...], ce sont des patients qui ont tout essayé », fait remarquer son chirurgien, le Dr Laurent Biertho.

PRÉVENIR ET NON GUÉRIR

C’est pour faire tomber les tabous et inviter les gens à se prendre en main, chirurgie ou non, que Sébastien St-pierre a accepté de partager son expérience, en marge du symposium sur la chirurgie bariatriqu­e de L’IUCPQ, hier.

Au Québec, mentionne le Dr Biertho, on évalue que 40 % de la population présente un surpoids et que 5 % sont en situation d’obésité sévère.

M. St-pierre se montre particuliè­rement préoccupé par l’obésité chez les enfants et chez les adolescent­s, jugeant qu’il n’est « pas normal » que des jeunes en soient rendus à être adressés, eux aussi, à la chirurgie bariatriqu­e.

Bon an, mal an, 4500 chirurgies bariatriqu­es sont pratiquées au Québec, dont 650 à L’IUCPQ.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Sébastien St-pierre n’a aucun regret, sinon d’avoir attendu si longtemps avant de subir une chirurgie bariatriqu­e à Québec.

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