Le fils d’« El Chapo » libéré au Mexique
Une violente confrontation était survenue la veille
CULIACAN | (AFP) Les autorités mexicaines ont avoué avec embarras hier avoir renoncé à arrêter le fils du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman au cours d’une opération qui a tourné au fiasco.
Il a pratiquement fallu une journée pour que les responsables commencent à s’exprimer sur cette action qui a débouché sur une explosion de violences à Culiacan, la capitale de l’état de Sinaloa, fief d’« El Chapo », qui se trouve derrière les barreaux aux États-unis.
Sans dire explicitement qu’ovidio Guzman Lopez, 28 ans, était toujours libre, le président Andrès Manuel Lopez Obrador ainsi que les membres du cabinet de sécurité ont reconnu l’échec de l’action qui a transformé la ville de 750 000 habitants en champ de bataille.
« Cette opération a été mal préparée », a déclaré le ministre mexicain de la Défense, Luis Crescencui Sandoval, dans une conférence de presse à Culiacan, soulignant qu’il avait été décidé de ne pas arrêter Ovidio, l’un des neuf enfants d’« El Chapo ».
« Nos hommes sur place ont agi de manière précipitée, n’ont pas attendu l’ordre de perquisitionner et ont commencé à essuyer des coups de feu », a précisé M. Sandoval.
« Ils ont improvisé, sans mesurer les conséquences de leur action, dans l’espoir d’obtenir un résultat positif », a-t-il ajouté.
INFORMATIONS ERRONÉES
Au cours de la même conférence de presse, le secrétaire d’état à la Sécurité Alfonso Durazno a pour sa part souligné que « les renseignements que détenaient les forces de sécurité étaient erronés ».
Selon lui, des groupes en armes sillonnaient le secteur jeudi soir lorsqu’ils sont tombés sur des membres de la Garde nationale et des militaires venus arrêter Ovidio et trois de ses proches.
Ils se sont rapidement positionnés autour de l’édifice où était retranché Ovidio.
Rafales de mitrailleuses lourdes, tirs de lance-roquettes anti-char, explosions de véhicules : les affrontements ont duré plus de six heures, contraignant la population à se terrer chez elle et les forces de sécurité à se replier précipitamment.
Sous le feu des critiques de la presse nationale, le secrétaire d’état à la Sécurité a dû démentir que des négociations avaient été menées avec le cartel incriminé.