Comment payer moins d’impôt à la retraite et éviter une baisse de revenus ?
Nicole et Michel ont récemment pris leur retraite, tous deux à l’âge de 65 ans. Ils ont chacun un REER, un CELI, un compte d’épargne non enregistré, et reçoivent aussi leur rente de la RRQ. Ils se demandent comment ils pourraient réduire les impôts qui grugent leurs revenus.
Durant la vie active, il existe plusieurs stratégies et véhicules financiers pour reporter l’impôt à payer, comme le REER ou les placements dans une société. Mais une fois à la retraite, continuer à retarder l’imposition peut constituer un problème dans certains cas. Heureusement, ce n’est pas une fatalité, et pour tirer son épingle du jeu on peut maximiser son plan de décaissement ou mettre en place d’autres stratégies.
PLAN DE DÉCAISSEMENT
Planifier le décaissement est sans doute l’élément le plus important, indique le planificateur financier et fiscaliste Jean-philippe Vézina, de l’équipe Jean-maurice Vézina.
« Le couple possède plusieurs catégories d’actifs et différentes sources de revenus. Il faut donc déterminer où ils devraient retirer en premier pour faire en sorte qu’ils aient moins d’impôt à débourser et que leur argent dure le plus longtemps possible », explique-t-il. En modifiant simplement l’ordre de décaissement des différents régimes, on aura un impact direct sur le niveau de vie à la retraite.
FRACTIONNER LE REVENU
Un retraité qui a atteint l’âge de 65 ans peut fractionner certains types de revenus, comme le FERR et les fonds de pension, avec son conjoint.
« Le fractionnement permet de diviser le revenu du conjoint qui gagne le plus avec celui qui gagne le moins. Puisque les taux d’imposition sont progressifs, au bout du compte, cela réduit la facture fiscale du couple », indique Jean-philippe Vézina.
DIVISER LA RENTE DE LA RRQ
Dès que les conjoints atteignent l’âge de 60 ans, ils pourront diviser entre eux la rente de la RRQ. Cette stratégie est intéressante lorsqu’il y a une grande disparité entre les rentes. À noter qu’il n’est pas nécessaire qu’ils aient cotisé tous les deux à la RRQ durant leur vie active.
LES FONDS COMMUNS STRUCTURÉS
Les rendements de placements qui ne se trouvent pas dans des fonds enregistrés sont imposables chaque année. Toutefois, en optant pour des fonds communs structurés en société, on peut alors réduire l’impôt à payer.
« Pour simplifier, il s’agit de fonds communs de placement qui permettent de transformer des revenus de placement fiscalement moins attrayants, comme les intérêts et les dividendes, en revenus de placement moins imposés, comme les gains en capital. Cela a aussi pour effet de retarder l’imposition au moment du retrait », précise Jean-philippe Vézina.
LES FONDS DE SÉRIE T
Même si cette stratégie n’est pas nécessairement adaptée au cas de Nicole et Michel, cette option peut être intéressante dans d’autres situations, notamment lorsqu’on souhaite toucher un revenu régulier sans être imposé immédiatement. Cela peut aussi être approprié pour éviter de perdre le Supplément de revenu garanti du gouvernement fédéral.
« Les fonds de série T génèrent des revenus réguliers sous forme de remboursement de capital. Par exemple, si vous choisissez un fond qui distribue 5 % du capital annuellement, vous pourrez recevoir une part importante de votre placement sans qu’il soit imposé. Pendant ce temps, le placement continue à fructifier », indique M. Vézina.