Un référendum au Maine pourrait bloquer la ligne d’hydro-québec
Le projet d’hydro-québec d’exporter de l’électricité aux États-unis pourrait faire l’objet d’un référendum dans le Maine lors des prochaines élections américaines, en novembre 2020.
Des citoyens du Maine opposés au projet du partenaire américain de la société d’état, Central Maine Power (CMP), ont reçu le feu vert hier pour aller de l’avant avec une pétition.
D’ici la fin décembre, ces opposants devront recueillir 63 000 signatures auprès des citoyens du Maine.
Le bureau du secrétaire de l’état du Maine a accordé aux opposants au projet de la ligne New England Clean Energy Connect (NECEC) le droit de solliciter l’appui de la population.
CMP prévoit construire dans le Maine la ligne NECEC de 1200 mégawatts (MW) d’une longueur de 233 kilomètres, au coût d’un milliard $ US.
La ligne NECEC permettra à Hydro-québec d’exporter 9,45 térawattheures (TWH) d’électricité par année pendant 20 ans au Massachusetts.
CONTESTATION
Si ces opposants réussissent à recueillir les 63 000 signatures, l’état du Maine accordera une question sur le bulletin de vote sur le projet NECEC lors des prochaines élections fédérales américaines en novembre 2020.
Un vote de 50 % plus une voix serait nécessaire pour renverser la décision de la Commission des services publics du Maine favorable au projet NECEC.
Le contrat avec le Massachusetts devrait rapporter à Hydro-québec tout près de 10 milliards $ de revenus durant 20 ans, soit environ 500 millions $ par année.
Comme l’a rapporté Le Journal récemment, un important producteur d’énergie américain conteste également devant les tribunaux le projet de ligne à haute tension d’hydro-québec et de son partenaire dans le Maine.
Le producteur Nextera Energy Resources, qui détient notamment des centrales au gaz et au mazout dans le Nord-est américain, soutient que le projet NECEC ne fait aucun sens.
Nextera Energy conteste en appel devant la Cour suprême du Maine une décision rendue plus tôt cette année par la Commission des services publics du Maine, qui n’a pas jugé bon d’entendre la voix de producteurs gaziers comme source alternative à l’énergie renouvelable d’hydro-québec.
DU TRAVAIL À FAIRE
La partie est toutefois loin d’être terminée pour le projet NECEC, alors que les promoteurs doivent recevoir encore cinq autorisations, dont celles de la Commission des services aux collectivités du Maine, du département de la Protection environnementale du Maine et du département fédéral de l’énergie.
Si le projet NECEC est refusé, le contrat de 10 milliards $ d’hydro-québec avec le Massachusetts tombera à l’eau.