Le Journal de Quebec

Boeing accusé d’avoir caché des documents

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NEW YORK | (AFP) La crise du 737 MAX s’est aggravée hier, le régulateur de l’aérien américain accusant Boeing de lui avoir caché des documents importants, notamment un échange entre employés révélant que le système automatiqu­e, le MCAS, qui devait empêcher l’avion de partir en piqué, le rendait difficile à piloter en simulateur.

Dans cet échange sur messagerie instantané­e qui date de novembre 2016, soit un an avant la certificat­ion du 737 MAX, Mark Forkner, à l’époque un pilote de Boeing, disait à un collègue à propos du MCAS : il « déraille dans le sim (simulateur) ».

« Bon, je t’accorde que je suis nul en pilotage, mais ça, c’était scandaleux », poursuivai­t le pilote dans cette conversati­on avec un collègue, Patrik Gustavsson.

Ce dernier a fait remarquer qu’il allait falloir actualiser les instructio­ns dans le manuel de vol.

De fait, huit mois avant les échanges rendus publics hier, M. Forkner avait demandé à l’agence fédérale de l’aviation (FAA) s’il pouvait ne pas faire mention du MCAS dans le manuel de vol, et le régulateur, convaincu que le dispositif informatiq­ue n’était ni dangereux ni amené à intervenir souvent, avait donné son feu vert. Le MCAS a depuis été mis en cause dans deux accidents de 737 MAX qui ont fait respective­ment 157 et 189 morts.

EXPLICATIO­NS DEMANDÉES

Tard jeudi, « Boeing a alerté le départemen­t des Transports de l’existence de messages instantané­s entre deux employés de Boeing, discutant de certains éléments de communicat­ion avec la FAA lors de la certificat­ion initiale du 737 MAX en 2016 ».

« Boeing a expliqué au départemen­t qu’il a découvert ces documents il y a plusieurs mois », a regretté le régulateur, qui a sommé Dennis Muilenburg, le patron de Boeing, de s’expliquer.

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