Quand les émotions prennent le dessus
La dernière semaine du Canadien a été teintée par la bipolarité des interventions sur la place publique. Mais comment expliquer cela ?
D’une journée à l’autre, on passe d’un sentiment à l’autre. Les amateurs veulent voir le Canadien gagner en ce début de saison. Quand l’équipe ne gagne pas, on cherche des problèmes et des solutions. C’est tantôt positif, tantôt négatif. Le jeu des comparaisons a pris toute la place, et voilà qu’après la victoire contre le Minnesota, la machine positive s’emballe de nouveau !
On a même entendu durant la semaine que le Canadien aurait dû choisir Brady Tkachuk plutôt que Jesperi Kotkaniemi, qui est probablement l’attaquant le plus ciblé par les critiques depuis le début de la saison.
METE INDISPENSABLE
En défense, on est encore revenu sur la fameuse transaction entre Shea Weber et P.K. Subban. Par chance que Subban connaît un mauvais départ au New Jersey, sans quoi la comparaison aurait été plus drastique. À un moment donné, il faut tourner la page.
Après la victoire contre le Wild durant laquelle Victor Mete et Nick Suzuki ont inscrit leur premier but, on parlait d’une relève intéressante en défensive. Selon moi, Mete devient indispensable comme défenseur gaucher. Il doit jouer avec Weber.
Son but va lui faire beaucoup de bien. Ça va lui donner confiance.
Plus je le regarde, plus je suis d’avis que c’est le défenseur gaucher d’avenir dans l’organisation. Il faut lui faire attention. Il faut bien le traiter. Il est bien dirigé par Claude Julien. Avec son talent, sa rapidité et son âge, il devient indispensable.
Et si c’était peut-être Weber le problème ? Mete se débat comme un diable dans l’eau bénite. La solution ne passe certainement pas par Laval, et les Kulak et Chiarot de ce monde ne sont pas très convaincants.
Il ne faut pas oublier que parmi les huit défenseurs, un seul provient du repêchage, et il s’agit de Mete. Les autres ont été acquis par voie de transactions, la plupart étant mineures. Quand tu ne donnes pas beaucoup, tu ne reçois pas beaucoup.
Ça m’a d’ailleurs surpris plus tôt cette semaine quand Claude Julien a lancé, un peu par dépit, qu’il ne pouvait rien faire de plus, que c’était l’équipe que « j’ai ». Je ne sais pas comment ça se passe à l’interne, mais il est certain que les conversations doivent être assez fortes.
Cela dit, j’aime voir Suzuki au centre. C’est une petite perle. Il a une belle vision et il est toujours près de la rondelle sans être le plus rapide. L’avenir nous dira comment ça se passera, mais j’aime qu’on l’emploie ainsi. Je préfère un ailier très rapide à un centre très rapide. À une autre époque, Steve Yzerman et Joe Sakic avaient des visions incroyables sans être des patineurs ultrarapides.
S’IMPOSER À DOMICILE
Oui, le Canadien a signé une victoire contre probablement la pire équipe de la LNH, jeudi soir, mais ce n’est pas ce qu’il faut retenir. La victoire à domicile, c’est tout ce qui importe. Le Tricolore doit jouer pour ,700, voire ,750 au Centre Bell pour espérer participer aux séries. Ça prend une fiche plus que positive à la maison.
- Propos recueillis par Roby St-gelais