Le Journal de Quebec

Ce n’est pas une raison pour ne pas voter !

- GUILLAUME ST-PIERRE Chef du bureau parlementa­ire à Ottawa guillaume.st-pierre @quebecorme­dia.com

OTTAWA | La campagne électorale s’annonçait sale. Elle le fut. Mais ça ne devrait surtout pas décourager les Canadiens d’aller voter, même si elle se termine dans un climat délétère.

À quelques heures du vote, les deux grands partis sont toujours au coudeà-coude. Libéraux et conservate­urs semblent être incapables de séduire un nombre suffisant de Canadiens pour former un gouverneme­nt majoritair­e.

Tous les partis, sans exception, sont coupables de tordre la vérité de temps en temps, particuliè­rement en période électorale.

Justin Trudeau soutient faussement que la baisse d’impôts promise par les conservate­urs profiterai­t avant tout aux plus riches.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a tort d’affirmer que les plus fortunés ont reçu un traitement de faveur au chapitre de l’impôt sous les libéraux.

DÉSINFORMA­TION

L’approche conservatr­ice va encore plus loin, frisant la désinforma­tion.

Dans les derniers jours, les médias d’informatio­n ont levé le voile sur certaines des tactiques douteuses des conservate­urs. Et ce n’est pas joli.

L’embauche d’un consultant dans le but de « détruire » Maxime Bernier en est un exemple.

Pressé de questions pour savoir si, oui ou non, son parti a engagé une firme de communicat­ion pour mener une campagne de salissage secrète, Andrew Scheer s’est terré dans un mutisme qui en dit long.

Pas fort pour un parti qui accuse sans cesse les autres de manquer de transparen­ce et d’éthique.

Le consultant en question, Warren Kinsella, n’est d’ailleurs pas un enfant de choeur. À quelques heures du débat des chefs en anglais, M. Kinsella a alimenté des ragots au sujet de Justin Trudeau, et des raisons prétendume­nt mystérieus­es pour lesquelles il aurait quitté son poste d’enseignant dans une école de Vancouver. Rien de tout cela ne s’est avéré.

JUGEMENT

En cette fin de campagne, Andrew Scheer a été forcé de se défendre plus souvent qu’à son tour de répandre de fausses informatio­ns. Il a entre autres soutenu que libéraux et néo-démocrates comptent faire grimper la taxe de vente de 5 % à 7,5 %.

Son parti a aussi diffusé des publicités en mandarin, à Toronto et Vancouver, voulant que les libéraux souhaitent légaliser les drogues dures. Le chef conservate­ur martèle que Justin Trudeau a perdu l’autorité morale de gouverner depuis l’affaire Snc-lavalin. En menant une campagne aussi négative, Andrew Scheer doit maintenant faire face aux mêmes interrogat­ions.

Andrew Scheer a été forcé de se défendre plus souvent qu’à son tour de répandre de fausses informatio­ns.

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