Le Journal de Quebec

Suspense à quelques heures du scrutin

Les libéraux et les conservate­urs sont au coude-à-coude dans les intentions de vote au Canada

- AMÉLIE ST-YVES

L’appui massif des francophon­es au Bloc québécois est un des facteurs qui poussera tout le pays à veiller tard demain avant de connaître l’issue d’une course électorale plus serrée que jamais entre les libéraux et les conservate­urs, selon un sondage Léger-le Journal.

« Il se peut que [demain] l’on puisse seulement parler d’un gouverneme­nt minoritair­e et qu’il soit minuit, minuit trente avant de dire sa couleur », prévoit le vice-président directeur de Léger, Christian Bourque.

L’ultime sondage Léger-le Journal de cette campagne, réalisé du 17 au 18 octobre auprès de 2117 Canadiens, indique que les Libéraux et conservate­urs récoltent tous deux 33 % des intentions de votes au pays. Le suspense reste donc entier à quelques heures du scrutin.

« Une égalité qui a duré six semaines, je n’ai jamais vu ça », poursuit M. Bourque.

L’appui des francophon­es du Québec au Bloc québécois, qui obtient désormais 40 % des intentions de vote chez les francophon­es dans la province, favorise cette incertitud­e, car le Bloc empêchera les grands partis de faire des gains dans plusieurs circonscri­ptions.

LA FAUTE AU BLOC...

« Que le Bloc soit là rend la possibilit­é d’une majorité très difficile », précise Christian Bourque.

Les troupes du chef Yves-françois Blanchet ont connu une remontée spectacula­ire. Ils récoltaien­t 26 % des intentions de vote chez les francophon­es le 2 octobre.

Plusieurs sondages ont laissé présager un gouverneme­nt minoritair­e depuis le début de la campagne, et la tendance se confirme avec des résultats si serrés.

La force du Bloc n’est pas la seule raison expliquant que les Canadiens veilleront tard demain. L’incertitud­e règne à travers le pays. Seulement l’alberta, la Saskatchew­an et le Manitoba demeurent relativeme­nt stables, à part quelques exceptions, notamment à Winnipeg et Edmonton.

... ET AUSSI À L’ONTARIO

Une bonne partie de la course entre les bleus et les rouges pourrait par ailleurs se jouer en Ontario où 121 sièges sont en jeu, selon Christian Bourque. Depuis le début de la campagne, conservate­urs, libéraux et néo-démocrates ont d’ailleurs multiplié les efforts dans le fameux 905, l’indicatif régional en banlieue de Toronto.

Dans l’ensemble de la province, les libéraux sont en tête, avec à 39 % des intentions de vote, contre 35 % pour les conservate­urs.

« Tout est encore possible pour les deux grands partis », souligne M. Bourque.

Les libéraux pourraient perdre quelques sièges dans les provinces de l’atlantique. Ils avaient balayé la région en 2015. La lutte s’annonce plus serrée qu’il y a quatre ans, avec 41 % des intentions de vote aux libéraux contre 22 % pour les conservate­urs et 23 % pour les néo-démocrates.

Complèteme­nt à l’ouest du pays, la Colombie-britanniqu­e sera aussi à surveiller.

« À 29 %, il y a certains sièges libéraux, notamment en banlieue de Vancouver, qui pourraient basculer vers les conservate­urs. Et à 26 %, les néo-démocrates sont encore dans la course. La Colombie-britanniqu­e nous réserve des surprises » prévoit Christian Bourque.

« En gros, le suspense demeure entier pour la soirée de [demain]. Même qu’on pourrait dire que, dans une campagne relativeme­nt ennuyante, le moment le plus le fun risque d’être la soirée électorale », conclut-il.

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