La fin des distractions
Demain, ce sera jour de vote et dans moins de 30 heures nous retrouverons les affaires courantes en oubliant une campagne électorale peu enthousiasmante.
Un premier ministre parfois aux allures de clown et un chef de l’opposition flirtant avec le mensonge n’avaient rien pour cultiver la fierté d’être Canadien. Bloc et NPD ont pu en profiter, contrairement aux verts, enlisés dans leurs contradictions !
BESOIN DE RIEN
Les dernières élections fédérale et provinciale s’inscrivaient dans l’ère du « dégagisme » avec une population canadienne qui voulait se débarrasser des conservateurs de Stephen Harper et des Québécois décidés à chasser les libéraux de Philippe Couillard. Toutefois, ce genre d’exaspération était absent du paysage électoral 2019.
Pendant que Justin Trudeau n’avait qu’à se tenir pénard en gommant ses moins bons coups, les autres partis devaient trimer plus dur pour séduire la population et lui donner l’envie de sortir les rouges.
Andrew Scheer n’a pas réussi cette opération de séduction. Il a fait l’erreur de s’apparenter à son prédécesseur, Stephen Harper, en reprenant ses pires promesses. Le faire peur n’a pas été plus aidant. Au contraire, les sondages révèlent un sérieux recul.
Quant au premier ministre, son propos sur la loi sur la laïcité de l’état du Québec a fourni au Bloc québécois un élan qui fait rêver d’une vague semblable à celle de Jack Layton en 2011. Il faudra voir combien de temps le nouveau rempart bloquiste tiendra le coup advenant un gouvernement minoritaire qui entraînerait rapidement une autre élection. En attendant, souverainistes et nationalistes pourront pérorer sur le sens d’une telle remontée du Bloc, tout en présumant qu’elle se concrétise.
Cependant, quel que soit le résultat électoral, je ne crois pas que les Canadiens ressentiront un quelconque changement dans leur vie quotidienne. Les besoins exprimés étaient tellement diffus qu’aucun parti ne peut véritablement répondre à leurs envies.
LA TERRE TOURNE
Avec ou sans appui d’un gouvernement fédéral, il subsistera des recours contre la loi sur la laïcité auxquels devra faire face le gouvernement du Québec. Il est d’ailleurs surprenant que la Cour d’appel n’ait pas commencé à procéder après avoir donné la permission d’en appeler. Il y a fort à parier que ces recours mettront à rude épreuve le gouvernement Legault et son nationalisme.
À l’horizon, le gouvernement provincial devra probablement affronter en rang divisé les syndicats de ses employés. Cela ne lui simplifiera pas nécessairement la tâche avec les demandes imposantes sur le plan salarial exposées dans les médias. Certains réclament d’ailleurs un rattrapage avec le reste du Canada à l’instar de ce qu’ont obtenu les médecins.
Pendant ce temps, Boris Johnson se retrouve dans la « mouise » avec un Parlement qui remet à plus tard son entente négociée avec L’UE.
Et dire qu’il y a encore des gens avec l’envie de gouverner. Alors, allons voter, si ce n’est pas pour eux, ce sera au moins pour préserver notre espace démocratique.
Je ne crois pas que les Canadiens ressentiront un quelconque changement dans leur vie quotidienne