Le Journal de Quebec

Qui va aller voter ?

- EMMANUELLE LATRAVERSE

La menace d’une vague de néfastes coupures conservatr­ices. Le spectre des déficits délirants d’une coalition libérale-néo-démocrate. Heureuseme­nt que la campagne se termine bientôt, on ose à peine croire jusqu’où libéraux et conservate­urs feraient monter les enchères.

Bien sûr le NPD et le Bloc font contrepoid­s, alimentent la perspectiv­e d’une mirobolant­e balance du pouvoir, qui sera inévitable­ment plus tempérée lorsque viendra le temps de voter et risquer une élection.

Il faut l’avouer, au terme d’une campagne peu inspirante qui a carburé au calcul stratégiqu­e et au cynisme, qui va se donner la peine d’aller voter ?

LA FORCE DU BLOC QUÉBÉCOIS DANS LA BALANCE

Je sais, la majorité d’entre vous va se donner la peine d’exercer son devoir citoyen. N’empêche, l’issue de l’élection repose dans les mains des autres électeurs, ceux qui devront y penser à deux fois avant de se rendre au bureau de vote lundi.

On pressent déjà que le Bloc québécois fera élire davantage que les 20 députés dont il rêvait au début de la campagne.

Mais l’ampleur des gains dépendra inévitable­ment d’un nombre de courses serrées. Or, les bloquistes ne peuvent rivaliser avec les machines politiques ultra-organisées des libéraux et des conservate­urs dans ces comtés.

Dans des courses serrées, le pointage et l’incitation à voter peuvent faire la différence.

Yves-françois Blanchet devra espérer que ses électeurs se déplaceron­t demain s’il veut consacrer le rejet des partis fédéralist­es.

Au-delà du poids stratégiqu­e du Québec, c’est la participat­ion électorale dans le reste du pays qui risque de sceller l’issue de la soirée de demain.

Pour espérer l’emporter, Justin Trudeau a absolument besoin de l’appui des électeurs progressis­tes déçus par sa campagne, son double discours, ses promesses brisées.

Surtout, les dernières élections confirment que plus le taux de participat­ion est bas, plus les conservate­urs en profitent. La raison est simple : ils ont la base d’électeurs la plus solide et motivée qui soit. N’oublions jamais qu’entre leur majorité de 2011 et leur défaite de 2015, ils n’ont perdu que 250 000 votes dans l’ensemble du pays !

C’est la participat­ion électorale qui a donné les clés du pouvoir aux libéraux en 2015. C’est le nombre d’électeurs qui auront foi en la valeur de leur vote qui décidera du gagnant demain.

L’ironie, c’est que la course est si serrée, que pour une rare fois, tous les partis espèrent vous convaincre que le jeu en vaut la chandelle.

C’est la participat­ion électorale dans le reste du pays qui risque de sceller l’issue de la soirée de demain UN GOUVERNEME­NT LIBÉRAL DANS LA BALANCE…

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La course est si serrée que [...] tous les partis espèrent vous convaincre que le jeu en vaut la chandelle

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