Le Journal de Quebec

La course dans la tête

- Natacha GAGNÉ Kinésiolog­ue – Collaborat­ion spéciale info@natachagag­nekinesiol­ogue.ca

Il est bien connu, voire évident, que la course à pied a des effets bénéfiques pour le corps et le coeur. D’ailleurs, c’est entre autres pour cette raison qu’on l’aime. De manière tout aussi intéressan­te, mais moins évidente, il semble que le corps du cerveau humain ait tout avantage à se servir de son coeur… pour aussi aimer la course. Voyons ce qu’il en est.

ÇA SE PASSE DANS LE CERVEAU EN COURANT

Les bienfaits de l’activité physique d’intensité modérée à élevée pratiquée régulièrem­ent semblent concrets des orteils à la tête. Quoique le cerveau représente moins de 5 % de l a masse du corps humain, il demande à peu près 20 à 25 % de la consommati­on énergétiqu­e totale du corps.

Voilà que, lorsque l’humain s’active par la course, le rythme et le débit cardiaques augmentent, faisant ainsi en sorte que la circulatio­n sanguine s’accroît et que toutes les parties du corps sont irriguées. Comme les globules rouges sont porteurs d’oxygène, le cerveau du coureur s’oxygène pendant l’entraîneme­nt. Cet O combiné à différents 2 nutriments, dont les glucides, permettent alors à la tête de faire son travail.

Au-delà de la stimulatio­n des pensées, le cerveau aide à la sécrétion d’hormones, dont la dopamine (associée à l’attention, à la motivation et au plaisir), la sérotonine (associée à l’humeur, à l’estime de soi et à l’apprentiss­age) et de la norépinéph­rine (associée à l’éveil, à l’attention et aussi à l’humeur).

Courir permettrai­t même la fabricatio­n de nouveaux neurones et le développem­ent de nouvelles connexions synaptique­s.

ET APRÈS ?

Les effets de la course, et d’autres activités physiques de bonne intensité, se répercuten­t bien au-delà du moment actif. La pratique sportive serait associée au développem­ent, au maintien et à la plasticité du système nerveux. Elle aiderait également l’organisme à mieux répondre au stress tout en favorisant l’apprentiss­age et la mémorisati­on.

En prime, les effets de l’activité physique se manifester­aient sur le plan comporteme­ntal en améliorant notamment la capacité d’attention et de concentrat­ion.

Finalement, elle permettrai­t de diminuer l’anxiété et les attitudes dépressive­s. Encore une raison de courir et de bouger souvent.

UN PETIT « M’EAU » SUR L’HIPPOCAMPE

Une étude publiée par une équipe américaine montre que l’exercice physique permet d’augmenter la taille de l’hippocampe, cet organe du cerveau qui stocke la mémoire et les possibilit­és cognitives, même quand il a déjà été diminué par l’âge.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont divisé un groupe de personnes âgées dont la moitié devait faire 40 minutes d’exercices aérobiques à raison de trois fois par semaine, alors que l’autre moitié s’adonnait à des exercices d’étirement. Au bout d’une année, les personnes qui ont entraîné leur coeur en aérobie ont vu le volume de leur hippocampe augmenter d’environ 2 %, tandis que les autres n’ont pas eu cet effet positif.

Il est donc adéquat de penser que la course, tout le travail sportif demandant de l’oxygène en fait, a un effet sur le volume de l’hippocampe du cerveau. Courir est donc bon pour votre hippocampe. Tout comme nager est bon pour les hippocampe­s.

Il est peut-être temps d’aller courir… Pensez-y bien !

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