Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment aider ma fille ?

Notre bébé, une fille de 22 ans, nous a quittés en août dernier pour aller faire des études en chiroprati­que à L’UQTR. Alors qu’elle se cherchait un groupe pour partager les frais d’un appartemen­t, mon mari a décidé de lui payer un petit studio pour qu’elle se sente plus libre.

Les premières semaines après son déménageme­nt, tout semblait bien aller. Elle s’acclimatai­t à la vie universita­ire et à sa vie dans une autre ville. Quand elle revenait à la maison, je la sentais d’assez bonne humeur. Mais après un certain temps, comme je la sentais triste et sans entrain, je lui ai demandé ce qui se passait.

Elle m’a alors avoué qu’elle s’ennuyait, seule dans son petit appartemen­t, et que même si elle adorait la matière qu’elle apprenait, elle ne s’était pas encore fait d’amis à la faculté et n’avait encore personne avec qui avoir des échanges enrichissa­nts.

Lors de sa dernière visite, elle m’a dit qu’elle s’était sentie très mal lors d’un examen, au point de manquer de perdre connaissan­ce. Elle a pu terminer de justesse, mais maintenant elle panique à l’idée d’avoir de mauvaises notes. Pour une fille qui a toujours eu des succès scolaires, ce serait difficile à prendre.

J’en ai parlé avec mon mari qui, bien sûr, ne voit rien de tout ça, pour savoir ce qu’il en pensait et surtout ce qu’il nous était possible de faire pour lui faciliter la vie. Lui prétend que ça va se placer avec le temps, que je ne dois pas trop m’en faire avec ça. Je l’appelle tous les soirs pour prendre de ses nouvelles, mais j’ai l’impression qu’elle me cache son véritable état pour ne pas trop me perturber. J’ai moi-même fait des crises d’angoisse à une certaine période de ma vie et je ne souhaite ça pour rien au monde à ma fille. Pensez-vous que je devrais l’inciter à consulter ?

Maman qui a du mal à lâcher l’oiseau hors du nid

Il existe ce qu’on appelle « la crise de la vingtaine » aussi appelée « crise du quart de vie » qui apparaît en général entre 20 et 29 ans. « Il s’agit d’une crise existentie­lle qui marque l’entrée dans

Penséedujo­ur La maladie est un avertissem­ent qui nous est donné pour nous rappeler à l’essentiel. – Sagesse tibétaine

la vie adulte ». Comme elle apparaît lorsque l’enfant quitte ses parents, ce pourrait bien être le cas de votre fille, qui non seulement a quitté le nid familial, mais qui l’a quitté pour changer de ville et s’éloigner de vous.

« Cette crise plonge le jeune adulte dans ses responsabi­lités et face à ses propres choix. » C’est donc à votre fille maintenant de trouver les solutions à ses problèmes, et probableme­nt que cette perspectiv­e l’angoisse. Mais ditesvous que c’est normal. Parmi les symptômes qui caractéris­ent cette crise, il y a : « Une sensation de vide intérieur. Le sentiment de ne pas être à la hauteur. Une grande tristesse. Une frustratio­n et une déception. Un sentiment de peur et d’insécurité face à l’avenir. L’apparition de troubles anxieux. Une remise en question des relations sociales. Un manque de confiance en soi. Un isolement. De la nostalgie. »

Comme vous avez déjà fait des crises de panique vous-même, il y a lieu de demeurer proche de votre fille pour qu’elle sente votre appui. Et si vous la voyez déraper trop fort, la consultati­on d’un thérapeute pourrait lui faciliter ce passage. Est-ce qu’il serait pensable de lui trouver un groupe de colocatair­es pour la sortir de sa solitude et lui permettre de se faire des amis ?

Au-delà d’une consultati­on, il existe d’autres techniques pour s’aider à retrouver la confiance en soi lors de gros changement­s comme ceux qu’a vécus votre fille ces derniers mois, comme la méditation et le yoga. Mais il importe avant tout de garder le contact avec elle et de vous assurer de son accord pour la guider, car il s’agit de sa vie à elle.

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