Le Journal de Quebec

Composer avecune personnali­té « borderline »

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Notre fille de 25 ans a toujours eu un caractère difficile. Elle s’est toujours fait des amis facilement, mais sur un coup de tête, elle pouvait décider qu’elle les haïssait. Heureuseme­nt, son demi-frère plus âgé, tout comme son père et moi, on a toujours su composer avec elle sans trop souffrir de ses excès.

Depuis qu’elle est entrée dans l’âge adulte, ses crises se sont accentuées. Il faut dire qu’entre 17 et 21 ans elle a consommé et s’est embarquée dans des relations pas toujours évidentes qui n’ont fait que la plonger un peu plus dans ses travers. Son père et moi, avec peu de succès, avons fait le maximum pour la protéger contre ses démons.

Il y a deux ans, quand elle a accepté de se prendre en main et recommence­r ses études, on lui a proposé de consulter pour comprendre ce qui la motivait à agir ainsi. Le psychiatre consulté a hésité entre un diagnostic de bipolarité et celui d’une personnali­té borderline, pour finalement décréter que la deuxième option était la plus plausible. Ma fille, qui était alors dans une bonne passe, a préféré s’en tenir à ce simple diagnostic plutôt que d’envisager tout de suite un traitement qui aurait consisté en une psychothér­apie additionné­e d’une médication visant à stabiliser son humeur.

Pendant l’année qui a suivi, et comme elle était revenue vivre à la maison, on a pu la suivre dans quelques bas, mais surtout dans une série de hauts qui nous donnaient espoir qu’elle allait s’en sortir par elle même. Puis elle s’est fait un chum et est allée vivre avec lui. C’est à partir de là que les crises ont recommencé. Pas au même rythme qu’avant, mais quand même avec une régularité qui met son couple en péril. On ne sait pas quoi faire pour l’aider, et c’est dommage, car on aime ce garçon qui est avec elle. Quoi lui dire pour qu’elle accepte les soins nécessaire­s à son état avant qu’il ne soit trop tard?

Mère inquiète

C’est dommage que votre fille s’entête à refuser les soins, car cette maladie, autrefois dite incurable, répond désormais très bien à une psychothér­apie doublée d’une médication adaptée. Si elle tient à ce garçon et que vous, ses parents, la mettez face à l’éventualit­é qu’il la quitte à cause de ses sautes d’humeur, peut-être comprendra-t-elle l’urgence d’agir. C’est malheureus­ement la seule option que je vois. Une chose est certaine cependant, elle s’illusionne si elle pense qu’elle pourra s’en sortir seule. Vous n’avez qu’à aller sur internet pour voir les risques qu’elle prend à refuser d’agir pour son bien-être.

Le bénévolat, c’est pas pour tout le monde

Vous avez récemment recommandé à un veuf qui ne savait pas quoi faire de ses dix doigts et qui s’ennuyait ferme depuis qu’il s’était remis du départ de sa femme, de s’adonner au bénévolat. On voit bien que vous ne savez pas de quoi vous parlez pour dire ça. J’ai fait du bénévolat pour me rendre compte que ceux, mais surtout celles qui en font, veulent reproduire ce qui les passionnai­t dans le milieu du travail, c’està-dire bosser les autres pendant qu’eux en récoltent tous les bénéfices. Et que dire des gouverneme­nts qui profitent du travail gratuit effectué par tous les bénévoles pour se désengager dans de nombreux secteurs? C’est fini pour moi le cheap labor! Anonyme désillusio­nné

C’est un peu comme si vous me disiez que, parce vous avez croisé un escroc, il n’y a que des escrocs sur terre. Plutôt que de regarder le phénomène du bénévolat par la lorgnette de la mesquineri­e, ne serait-il pas préférable de le regarder par celle du bienfait de venir en aide à plus mal pris que soi ? Ça aurait au moins le mérite de mettre en lumière l’empathie nécessaire chez celui qui veut donner au suivant.

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