Le Journal de Quebec

L’homme qui a tué un touriste pourrait bénéficier de sorties

La Cour supérieure se penchera sur son statut « d’accusé à haut risque »

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Hospitalis­é et privé de tout contact extérieur depuis qu’il a été reconnu non criminelle­ment responsabl­e du meurtre d’un touriste français en 2015, l’« accusé à haut risque » Sylvain Fournier, qui représente toujours un « risque important pour la sécurité du public », pourrait bientôt bénéficier de sorties accompagné­es.

En septembre 2016, Sylvain Fournier, atteint de schizophré­nie paranoïde, était trouvé non criminelle­ment responsabl­e de meurtre au premier degré et de tentative de meurtre sur un couple de Français en visite à Québec.

Les gestes reprochés se sont déroulés en juillet 2015, dans un appartemen­t du quartier Saint-sauveur.

Aux prises avec « une décompensa­tion psychotiqu­e extrêmemen­t grave », Fournier avait gratuiteme­nt assassiné Joachim Aracil, 82 ans, en plus de blesser gravement sa conjointe, Arlette, alors âgée de 76 ans.

L’agresseur disait alors être convaincu que M. Aracil faisait partie d’un complot contre lui monté par les familles Warner et Disney.

Au moment des délits, il bénéficiai­t d’un suivi psychiatri­que, mais son traitement médical n’était pas efficace.

« ACCUSÉ À HAUT RISQUE »

Détenu en institut psychiatri­que, il a été déclaré « accusé à haut risque », le 27 septembre 2016. Cette mesure stipule que la Cour supérieure doit étudier son cas si, un jour, son état mental s’améliore et que les autorités l’estiment en mesure de réintégrer la société.

Soutenant que des améliorati­ons se sont produites au cours de la dernière année, la psychiatre de Sylvain Fournier a demandé à la Commission d’examen des troubles mentaux d’envoyer cette affaire devant la Cour supérieure.

Elle soutient qu’il est « nécessaire » de lever le statut d’accusé à haut risque et de lui octroyer « plus de liberté » pour qu’il puisse entreprend­re une « réinsertio­n sociale progressiv­e ».

La psychiatre propose ainsi une « détention stricte incluant des sorties accompagné­es », afin d’assurer la sécurité du public.

« PRENDRE UN REPAS DE NOËL »

En témoignage devant la Commission, Sylvain Fournier a d’ailleurs émis le souhait de demeurer à l’hôpital.

Celui qui apprend actuelleme­nt l’espagnol et la soudure aimerait toutefois bénéficier de sorties pour « prendre un repas de Noël avec sa mère, faire ses achats luimême ou aller au restaurant », entre autres.

La Commission a accueilli cette requête, le 24 septembre dernier. La Cour supérieure étudiera la question à la mi-novembre.

Ce n’est pas la première fois que Sylvain Fournier est reconnu non criminelle­ment responsabl­e pour troubles mentaux. En 2005, alors qu’il en était aux débuts de sa maladie, le quadragéna­ire a écopé de ce verdict dans une affaire de voies de fait armées contre sa mère. Il avait été libéré inconditio­nnellement par la Commission en 2007.

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