Le Journal de Quebec

Des mères bouleversé­es par le drame familial de Montréal

Vague de sympathie envers la maman des victimes

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

La femme de l’homme qui a tué ses enfants avant de s’enlever la vie mardi soir à Montréal entamera bientôt sa « route vers la survie », estiment des mères ayant vécu des tragédies similaires, admettant que le chemin sera houleux, mais éventuelle­ment lumineux.

« J’aurais juste envie de lui faire un câlin et de lui dire que ce sera difficile, qu’elle passera par toute la gamme des émotions, mais qu’elle pourra un jour revivre », confie Caroline Poissant, dont le petit Jérémie, 4 ans, a été retrouvé mort aux côtés de son père à l’hiver 2011.

Toutes les mères avec qui Le Journal s’est entretenu hier étaient anéanties. Certaines n’ont pas pu retenir leurs larmes en pensant à Hugo, 7 ans, et Élise, 5 ans, violemment tués par leur père Jonathan Pomares dans la maison familiale, rue Curatteau, dans le quartier Tétreaultv­ille.

UNE SECONDE À LA FOIS

Après avoir entendu la nouvelle à la radio tôt mercredi, Marta Rzepkowska, qui a perdu son petit Adam, 10 mois, dans les mêmes circonstan­ces à l’été 2015, a été prise de grandes chaleurs et ne se sentait physiqueme­nt pas bien.

« J’ai dû m’occuper toute la journée, ditelle. Je n’étais pas capable de m’asseoir et de rester calme, j’avais constammen­t des flash-backs en tête. »

Les femmes se souviennen­t des semaines suivant leur tragédie comme des moments de survie.

« Au début, tu essaies de continuer à respirer, se remémore Marie-paule Mcinnis, dont les enfants ont été assassinés par leur père. Ensuite, tu prends ça une seconde à la fois, puis une minute, etc. C’est le chemin vers la survie qui commence pour cette femme-là. »

La mère de famille conserve un souvenir limpide du moment où elle a été hospitalis­ée pour un violent choc nerveux après avoir réalisé que son ex avait pris la vie de Justin, 2 ans, et de Jérôme, 7 ans, en incendiant la maison pendant leur sommeil.

« Je me souviens d’avoir demandé à mes proches de m’amener quelqu’un qui avait déjà vécu ce que je vivais, raconte Mme Mcinnis. Dans ma tête, c’était impossible que quelqu’un ait déjà vécu ça et soit vivant. »

30 ANS PLUS TARD

Son mari a beau avoir tué ses enfants il y a maintenant 33 ans, la douleur demeure aussi vive pour Huguette Archambaul­t lorsqu’une telle tragédie se répète. Simon, 8 ans, et Claudie, 7 ans, avaient été trouvés morts intoxiqués au monoxyde de carbone avec leur père dans la voiture de ce dernier.

« Moi, du jour au lendemain, mes enfants n’existaient plus, souffle la femme, dont les blessures ont été partiellem­ent pansées par la venue de ses petits-enfants. C’est possible de surmonter cela, mais ça demeure une cicatrice facile à ouvrir. »

 ?? PHOTOS ANTOINE LACROIX ET TIRÉE DE FACEBOOK ?? Des citoyens émus ont déposé une centaine de peluches hier devant la petite maison de l’arrondisse­ment de Mercier–hochelaga-maisonneuv­e à Montréal où un père a tué ses deux enfants, Hugo et Élise, 7 et 5 ans (en mortaise), avant de s’enlever la vie.
PHOTOS ANTOINE LACROIX ET TIRÉE DE FACEBOOK Des citoyens émus ont déposé une centaine de peluches hier devant la petite maison de l’arrondisse­ment de Mercier–hochelaga-maisonneuv­e à Montréal où un père a tué ses deux enfants, Hugo et Élise, 7 et 5 ans (en mortaise), avant de s’enlever la vie.
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