Une jeune ourse se réfugie dans un arbre à Sainte-foy
L’animal apeuré a été maîtrisé à l’aide d’une fléchette tranquillisante
Des citoyens ont assisté à une scène peu commune alors qu’une jeune ourse noire effrayée était perchée dans un arbre au beau milieu d’un quartier résidentiel de Sainte-foy, à Québec, hier matin.
L’animal sauvage, une femelle âgée d’environ un an et demi, a été aperçu pour la première fois vers 8 h 30, près d’immeubles à logements du boulevard Neilson, tout juste en bordure de l’autoroute Duplessis, bien installé à une bonne dizaine de mètres du sol.
PERDUE
Il y avait de quoi s’étonner de la présence d’un tel visiteur au coeur d’un quartier urbain.
« Un ours, ici, à Sainte-foy, pour ma part, c’est une première », a souligné le lieutenant Patrick Shallow, du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), qui patrouille dans l’arrondissement depuis une dizaine d’années.
Selon les agents de la protection de la faune, il est probable que la pauvre bête s’est éloignée de son habitat à la recherche de nourriture. À cet âge, les jeunes ours délaissent leur mère, et elle était donc vraisemblablement seule.
« On pense qu’elle arrivait possiblement du bord du fleuve et qu’elle a remonté en suivant l’autoroute », a avancé M. Shallow.
Nicolas Bégin, du ministère des Forêts et de la Faune, souligne que les ours noirs sont assez répandus dans nos latitudes, dès lors que l’on sort du périmètre urbain.
Un ours qui se balade dans une ville comme Québec, «ce n’est pas fréquent, mais cela s’est déjà vu », a-t-il commenté. Selon lui, le risque d’une attaque était faible, car « c’est un animal qui craint l’être humain ».
CHUTE
Quelques policiers ont surveillé le mammifère pendant qu’une équipe du ministère se mettait en route. Ils ont reçu la consigne de converser au pied de l’arbre pour tenir à l’écart l’ourse, qui est demeurée sur sa branche et qui semblait en effet très inconfortable près des humains.
«Moi, ça fait 40 ans que je demeure ici et je n’ai jamais vu ça. C’est spécial», a lancé un résident qui n’en croyait pas ses yeux, Claude Beaudoin.
« Dieu merci, il n’y a pas eu d’incident grave», s’est exclamé un autre citoyen incrédule, Josué Loubondo.
Finalement, au bout de trois heures, une agente de la faune a atteint l’animal avec une fléchette tranquillisante.
L’ourse s’est précipitée au sommet de l’arbre avant de s’effondrer et de faire une chute équivalant à trois étages, inconsciente.
Selon Nicolas Bégin, l’ourse semblait néanmoins « en parfaite santé ». Transportée dans une cage, elle devait être relâchée en après-midi quelque part dans la réserve faunique des Laurentides, à moins qu’on lui découvre une blessure.
L’opération s’est conclue un peu après midi, et personne n’a été blessé.