Le Journal de Quebec

Les Américains réussissen­t à éliminer le chef de l’état islamique

Le président Donald Trump y est allé fort pour décrire la situation

- ANTOINE LACROIX

« Un animal sans courage », « mort comme un chien », « il criait, il pleurait, il gémissait » : le président américain Donald Trump n’a pas mâché ses mots en annonçant hier le succès d’une opération militaire pour tuer le chef de l’état islamique.

Le président des États-unis a livré un récit détaillé du raid mené dans le nordouest de la Syrie où le chef de L’EI Abou Bakr al-baghdadi a été acculé par les forces américaine­s, pour finalement se faire sauter dans un tunnel avec une ceinture d’explosifs ( voir texte page 2).

Homme le plus recherché du monde, il était considéré comme responsabl­e de multiples exactions et atrocités en Irak et en Syrie, ainsi que des attentats sanglants dans plusieurs pays.

« C’était quelque chose d’incroyable à regarder. J’ai pu le voir [...] depuis la “Situation Room”. Nous avons vu l’opération avec beaucoup de clarté, c’était comme si vous regardiez un film », a raconté Donald Trump.

« Il n’est pas mort comme un héros, il est mort comme un lâche », a-t-il martelé.

TON EMPLOYÉ

Le ton employé par le 45e président américain lors de son allocution est tout le contraire de celui de son prédécesse­ur, Barack Obama, lors de l’annonce de la mort d’oussama Ben Laden en 2011.

« Obama avait fait preuve de beaucoup de réserve parce qu’on ne voulait pas enflammer la situation, a analysé Rafael Jacob, chercheur à la Chaire Raoul-dandurand de L’UQAM. Trump a fait tout le contraire. [...] Sur le plan du décorum, ce n’est pas ce à quoi on est habitué. »

Selon l’expert en politique américaine, il s’agit d’une belle réussite militaire « qui arrive à un bon moment » pour Donald Trump : elle met fin à une chasse à l’homme qui dure depuis plusieurs années. Sauf que les effets sur l’opinion publique devraient être limités.

« Ça lui achète un peu d’espace politique pour respirer dans le dossier syrien, a estimé M. Jacob. Mais les médias américains vont arrêter d’en parler assez rapidement, [...] alors que la saga de la procédure de destitutio­n va continuer de faire des vagues. »

« Mais Trump en 2015 avait promis de décapiter l’état islamique, c’est ce qu’il vient de faire », a-t-il ajouté du même souffle.

Or, le résultat de l’opération d’hier est le fruit de plusieurs mois de travail de la part des services secrets américains, qui ont travaillé étroitemen­t avec les Irakiens et les Kurdes afin d’identifier la localisati­on de al-baghadi, a rapporté le New York Time.

Plusieurs nations ont réagi en soutenant que le combat contre l’état islamique « n’est pas terminé », alors que des successeur­s devraient prendre la tête de l’organisati­on terroriste.

- Avec Jérémy Bernier et L’AFP

 ??  ?? Une vue aérienne de l’endroit où l’armée américaine a procédé à un raid afin de tuer le chef de L’EI Abou Bakr al-baghdadi, au nord-ouest de la Syrie. En mortaise, des pompiers éteignent les flammes d’un véhicule qui se trouvait sur le site.
Une vue aérienne de l’endroit où l’armée américaine a procédé à un raid afin de tuer le chef de L’EI Abou Bakr al-baghdadi, au nord-ouest de la Syrie. En mortaise, des pompiers éteignent les flammes d’un véhicule qui se trouvait sur le site.
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DONALD TRUMP Président des États-unis

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