Le Journal de Quebec

Pas de maladie contagieus­e chez les gélinottes huppées

- JULIEN CABANA

julien.cabana@quebecorme­dia.com

Selon les experts du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, il n’y a pas de maladie contagieus­e connue chez les gélinottes huppées.

C’est à la suite d’un message reçu d’un lecteur, M. Yvon Dubé, qui s’inquiétait de la gélinotte qu’il avait récoltée, que je me suis intéressé au dossier.

Il me mentionnai­t que certaines personnes lui avaient dit qu’il y avait une maladie importante chez cette espèce.

Pour en avoir le coeur net, j’ai eu recours aux lumières de la coordonnat­rice provincial­e de la gestion du petit gibier au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Mme Édith Cadieux.

Même s’il est impossible de poser un diagnostic officiel basé uniquement sur une photo, la spécialist­e nous a expliqué que c’est une maladie connue.

« L’hypothèse la plus plausible, c’est que nous sommes devant un cas de la maladie du grain de riz. Elle se reconnaît facilement à la présence de parasites ressemblan­t à des grains de riz dans les muscles de la poitrine et des cuisses des oiseaux. Elle est aussi présente chez les oiseaux migrateurs », explique la spécialist­e.

Cette maladie est assez fréquente au Québec. Elle est causée par le parasite Sarcocysti­s sp, un parasite protozoair­e affectant plusieurs oiseaux, mais principale­ment les oiseaux aquatiques comme les canards.

CONSOMMABL­E

Il est plutôt rare d’observer ce parasite chez la gélinotte huppée. Il est possible que sur la photo de monsieur Dubé, on voie une autre espèce de Sarcocysti­s. Toutefois, il faut mentionner ici que ce dernier n’est pas mortel et que les oiseaux affectés ne présentent aucun symptôme.

Jusqu’à maintenant, il n’a jamais été démontré que la transmissi­on à l’humain puisse être possible. Il faut aussi se rappeler que la cuisson complète de la viande tue les parasites.

Une viande bien cuite peut être consommée. Il faut avouer toutefois que la présence du parasite peut rendre l’apparence de la viande peu attrayante.

LES POPULATION­S

Si pour plusieurs espèces, il y a des inventaire­s ou d’autres méthodes pour connaître l’état des population­s, comme l’enregistre­ment des bêtes abattues, dans le cas du petit gibier, il n’y a pas d’outils aussi précis.

« Nous n’avons pas de moyens de connaître exactement la situation. À l’exception des territoire­s organisés comme les réserves fauniques, il n’y a pas de statistiqu­es qui sont tenues sur la récolte des petits gibiers », mentionne Mme Cadieux.

« Toutefois, selon ce que nous entendons comme informatio­ns de la part des différente­s régions du Québec, les population­s semblent bien se comporter. »

« Il ne faut pas oublier que les population­s peuvent fluctuer d’une saison à l’autre parce que ces espèces connaissen­t une abondance, et tout à coup, il y a une baisse. Cette situation est bien comprise par les chasseurs. Il faut aussi avouer que dans certaines régions, où l’urbanisati­on et l’agricultur­e ont causé la perte d’habitats, il peut y avoir une baisse des population­s. »

« Nous sommes actuelleme­nt à préparer un plan de gestion pour le petit gibier afin d’avoir un portrait plus fidèle de la situation », a ajouté Mme Cadieux.

Nul doute que les spécialist­es vont se donner des outils pour mieux contrôler la situation, comme ils le font pour les autres espèces qui sont soumises à un plan de gestion.

Chose certaine, cette saison, les gélinottes huppées et les tétras sont en abondance. Le principal ennemi des chasseurs, c’est la météo.

La pluie abondante et les grands vents effraient ces espèces qui aiment bien venir manger du gravier sur les routes forestière­s lorsque le soleil peut les réchauffer.

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PHOTO COURTOISIE La photo fournie par un lecteur laisse supposer que cette gélinotte souffrait de la maladie du grain de riz. Si cela vous arrive, vous pouvez communique­r avec un bureau du MFFP.
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Collaborat­ion spéciale
Chasse et pêche Collaborat­ion spéciale

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