Le Journal de Quebec

Quatre familles de Québec relèvent le défi de remiser leur auto pour deux mois

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Vivre sans voiture à Québec, c’est loin d’être envisageab­le pour une majorité de travailleu­rs. Quatre familles, de différents profils, ont accepté de relever le défi durant deux mois l’automne dernier.

Le projet « Ma vie sans mon auto », piloté par Ça marche Doc ! et Accès transports viables, a même fait l’objet d’un docu-réalité de huit épisodes qui seront diffusés sur les ondes de Matv, à compter du 23 janvier.

Les participan­ts, triés sur le volet, devaient remiser leur propre véhicule durant l’expérience. Ils avaient toutefois le droit d’utiliser les services d’autopartag­e, comme Communauto, et recevaient un petit montant pour la location ponctuelle d’une voiture, en plus d’un laissez-passer du RTC et d’un crédit de VIA Rail.

RECRUTEMEN­T DIFFICILE

Isabelle Vaillancou­rt, la rédactrice en chef de «Ma vie sans mon auto» admet que le recrutemen­t des candidats n’a pas été facile. Personne n’a levé la main en banlieue éloignée pour participer au projet télévisuel, inspiré d’un concept développé en France.

« L’objectif, ce n’était pas nécessaire­ment que les gens abandonnen­t leur voiture à la fin, mais de voir leur démarche et de faire en sorte que les gens pensent différemme­nt aux modes de transport, confie-t-elle. On a un couple [dans Limoilou] avec de jeunes enfants. Des fois, le fait de ne pas avoir la voiture pour des déplacemen­ts plus rapides et plus loin, ils ont trouvé ça difficile. Ça prend beaucoup plus de planificat­ion. Mais des grandes difficulté­s, il n’y en a pas eu beaucoup », résume-t-elle.

Sophie Descoteaux, une autre participan­te, réside dans le secteur de la Pointede-sainte-foy avec ses deux ados, un secteur bien desservi par les Métrobus. « Il faut vraiment planifier ses déplacemen­ts. Je voulais faire vivre l’expérience aux enfants. Ils ont été obligés d’être plus débrouilla­rds, mais ç’a amené du positif. Ça devient un mode de vie », raconte-t-elle.

« PERSONNE NE DOIT SE SENTIR JUGÉ »

« Les gens qui n’ont pas envie de faire ça ne doivent pas se sentir jugés, a-t-elle insisté en entrevue. On ne peut pas exiger ça des gens qui habitent plus loin ou dans une banlieue qui est moins bien desservie par le transport en commun ».

Thérèse Hamel, qui vit dans le quartier Saint-sacrement, dit quant à elle avoir redécouver­t les services du RTC et a même pris sa carte mensuelle à la fin de l’expérience. « Le réseau est beaucoup plus développé que lorsque j’étais étudiante ! » note cette enseignant­e de l’université Laval, qui n’utilise pratiqueme­nt plus sa voiture. « J’ai également apprivoisé l’autopartag­e. C’est très simple, peu coûteux et très souple. Ça n’a pas été une expérience difficile d’abandonner ma voiture. »

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ISABELLE VAILLANCOU­RT Matv

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