Le procès de Trump s’ouvre au Sénat
WASHINGTON | (AFP) Du silence, des serments et de la gravité : le Sénat a ouvert solennellement hier le procès en destitution de Donald Trump, le troisième président de l’histoire des ÉtatsUnis confronté à telle avanie.
« C’est une mascarade, c’est une honte », a tonné le milliardaire républicain, tout en affichant son optimisme sur une issue rapide à cet épisode qui entache sa campagne de réélection.
« Ça devrait aller très vite... », a-t-il espéré, en comptant sur la majorité républicaine du Sénat pour être acquitté sans avoir à subir de longs débats.
Son procès a commencé quand sept élus démocrates de la Chambre des représentants se sont présentés au Sénat pour lire l’acte d’accusation.
« DÉLITS GRAVES »
« Donald John Trump, président des États-unis, a été mis en accusation pour des crimes et délits graves », a énoncé Adam Schiff, qui dirige cette équipe chargée du rôle de procureur. Il « a agi d’une manière contraire à la confiance placée en un président et subversive pour la conduite du gouvernement », a poursuivi l’élu d’un ton grave, empreint d’émotion.
Donald Trump, qui ne devrait pas comparaître en personne, est visé par deux chefs d’accusation : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.
Selon l’acte d’accusation, il a demandé à l’ukraine d’enquêter sur Joe Biden, son rival potentiel à la présidentielle de novembre, et exercé des pressions pour obtenir gain de cause, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre avec la Russie.
Une fois ce chantage révélé, il a entravé l’enquête du Congrès, en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents, assène encore le document.
Donald Trump a répété jeudi n’avoir « rien fait de mal », se posant en victime d’une « mascarade bidon » orchestrée par les démocrates qui contrôlent la Chambre des représentants.
NOUVELLES RÉVÉLATIONS
Par ailleurs, de nouvelles révélations d’un associé de Rudy Giuliani, l’avocat personnel du président, confortent le dossier d’accusation. Dans une entrevue à MSNBC, Lev Parnas, homme d’affaires d’origine ukrainienne, a affirmé que le président savait tout des efforts qu’il menait auprès des autorités ukrainiennes pour qu’elles compromettent Joe Biden.
« Le président Trump savait exactement ce qui se passait, il était au courant de mes déplacements, je ne faisais rien sans le consentement de M. Giuliani ou du président », a affirmé cet homme de 47 ans.