Le Journal de Quebec

L’amitié à l’abri de l’enjeu

- ALAIN BERGERON

MISSISSAUG­A | Le bonheur pour une Québécoise de participer aux championna­ts mondiaux au Centre Bell se devine facilement, mais il est bien fragile quand elles sont plusieurs à viser les deux seules places disponible­s.

Parmi les 18 patineuses qui s’élanceront aujourd’hui dans le concours individuel, Véronik Mallet et Alicia Pineault s’inscrivent comme des prétendant­es légitimes au podium en raison de leur participat­ion au circuit des Grands Prix durant la première moitié de saison. Elles devraient assurer la réplique à l’ontarienne Gabrielle Daleman, double championne canadienne et troisième aux championna­ts mondiaux de 2017.

CULTIVER UNE BELLE AMBIANCE

Mais pas question pour les deux Québécoise­s de tomber dans les vices de la rivalité qui pourraient s’installer entre elles.

« Je respecte tout ce qu’elle a fait. Quand j’étais jeune, je la regardais déjà. On a fait plusieurs compétitio­ns ensemble et on a développé une belle amitié. On est devenu complice. Elle me “challenge”, moi aussi, mais c’est vraiment sain », insiste Alicia Pineault de Varennes, vice-championne canadienne junior en 2016, qui compte cinq ans de moins que Mallet.

Sur ce terrain de l’amitié, la native de Sept-îles la relance à son tour avec sa façon d’aborder la compétitio­n.

« Je ne suis pas le genre de fille à m’enfermer dans ma bulle avec des écouteurs. Il faut que je parle à plus de monde possible. Je choisis mon monde pour ne pas trop déranger, mais je n’aime pas quand c’est trop sérieux et trop compétitif. Je préfère l’ambiance amicale », dit-elle.

EFFACER LA DÉCEPTION OLYMPIQUE

À 25 ans, Véronik Mallet savoure d’abord le simple plaisir de compétitio­nner. Elle a encore sur le coeur sa déception de n’avoir pu participer à la sélection olympique d’il y a deux ans en raison d’une fracture au talon droit. Cette possibilit­é de se produire à des mondiaux à Montréal a depuis alimenté sa décision de poursuivre sa carrière.

« Ça avait toujours été mon but ultime que de participer aux Jeux de 2018 pour ensuite arrêter de patiner », relate-t-elle.

« J’ai manqué ma chance et ç’a été une grosse déception. Mais j’avais encore quelque chose en moi qui me disait : ce n’est pas le temps d’arrêter. C’est pour ça que je suis ici aujourd’hui en me disant que ce sera peut-être mon année. »

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PHOTO ALAIN BERGERON Véronik Mallet (à gauche) et Alicia Pineault figurent parmi les principale­s prétendant­es au podium du concours individuel des championna­ts canadiens.

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