Son coeur a flanché
Le maire Loranger meurt subitement
Admis d’urgence à l’hôpital mercredi, pour des problèmes cardiaques, le maire de L’ancienne-lorette, Émile Loranger, a rendu l’âme au cours de la nuit à la suite de « complications ».
Son décès, aussi subit qu’inattendu, a semé la consternation, hier, dans le monde politique municipal. La Ville a confirmé la nouvelle en matinée vers 9 h 30.
Selon la conseillère municipale Sylvie Falardeau, qui était très proche du maire depuis plus de 30 ans, ce dernier a été amené par ambulance à L’hôtel-dieu avant d’être transféré à l’institut universitaire de cardiologie de Québec. Son coeur a cependant flanché durant la nuit.
« C’est très difficile pour moi. C’est moi qui suis allée cette nuit avec son épouse, a-t-elle confié en entrevue. Ils ont essayé de déboucher ses artères, mais il n’y avait rien à faire. C’est une grande perte pour la Ville de L’ancienne-lorette. Depuis janvier, il travaillait vraiment fort. On avait dû lui dire à un moment de se calmer un peu, mais Émile, c’est un intense, vous le connaissez, c’est tout ou rien. »
UN POLITICIEN PUGNACE
Mardi soir, le politicien de 73 ans, reconnu pour sa pugnacité et son franc-parler, présidait pourtant la séance régulière du conseil municipal comme si de rien n’était, n’hésitant pas à se frotter à ses opposants, comme d’habitude. Ses adversaires lui remettaient sur le nez ses agissements qui sont à l’origine d’enquêtes de la Commission municipale. Dans la dernière année, il avait écopé d’une suspension de 60 jours pour des entorses à l’éthique.
« M. Loranger était en forme et présent à l’hôtel de ville tous les jours. Son état de santé ne laissait pas présager les événements », a témoigné la mairesse suppléante Sylvie Papillon en point de presse, hier.
Personnage coloré et controversé, il a été élu neuf fois à la tête de la municipalité depuis 1983. Il s’était notamment battu contre la fusion avec la Ville de Québec au tournant des années 2000 et avait réussi à se faire réélire à la tête de la nouvelle ville défusionnée, à la fin de l’année 2005.
LA BATAILLE DE SA VIE
M. Loranger menait par ailleurs depuis plusieurs années la plus grande bataille de sa carrière politique contre l’agglomération de Québec. Accusant la Ville de Québec de surfacturer la sienne, il avait d’ailleurs remporté la première manche en Cour supérieure.
Il n’aura finalement jamais assisté à la conclusion de cette saga juridique qui se transportera devant la Cour d’appel en 2021. L’ex-maire de Saint-augustin, Marcel Corriveau, qui était à ses côtés au début de cette bataille, retiendra de lui qu’il n’a jamais baissé les bras. « C’est un gars qui est allé jusqu’au bout de ses convictions. C’était un passionné. »
Les drapeaux de l’hôtel de ville ont été mis en berne hier. De nombreux politiciens municipaux, provinciaux et fédéraux lui ont rendu hommage hier sur les réseaux sociaux et une cérémonie officielle aura lieu dès qu’il sera possible de le faire. Il est trop tôt pour envisager la tenue d’une élection partielle, en raison de la pandémie.