Le Journal de Quebec

Oui, joue à ton jeu vidéo !

Habituelle­ment, je suis la maman grognon qui se plaint tout le temps que son fils de 12 ans passe trop de temps devant les jeux vidéo.

- SOPHIE DUROCHER

Mais depuis le début du confinemen­t, j’ai abdiqué.

Le « va jouer dehors ! » est devenu le « Va jouer en dedans ! »

Avec ses jeux, mon fils respecte les consignes du Dr Arruda tout en restant en contact avec ses meilleurs amis. Je l’entends à travers la porte de sa chambre rigoler comme un fou.

Mais vous savez ce qui m’a vraiment fait passer de vidoéscept­ique à vidéoludiq­ue ? L’organisati­on mondiale de la santé… recommande de rester à la maison en se connectant avec des amis et de la famille.

Elle appuie même la campagne #Playapartt­ogether, (jouer ensemble mais chacun chez soi) qui a été lancée par différents éditeurs de jeux.

Mais chut, ne le dites pas à mon fils. Si je lui dis que les jeux c’est bon pour la santé, comme les brocolis… il va arrêter d’en consommer.

TOUCHE PAS À MON ORDI

Le 28 mars, l’ambassadeu­r de L’OMS Ray Chambers a écrit sur Twitter « Nous sommes à un moment charnière où se joue l’issue de cette pandémie. Les compagnies de jeu vidéo ont un public mondial – nous encourageo­ns tout le monde à jouer séparément mais ensemble. Plus de distanciat­ion physique jumelée à d’autres mesures va aider à aplatir la courbe et à sauver des vies. »

Hé boy ! Jouer à des jeux vidéo peut… sauver des vies ? Moi qui me plaignais que dans ses jeux mon fils passait son temps à… tuer des personnage­s.

Hier, on se plaignait des écrans, aujourd’hui, on ne peut plus s’en passer.

Que personne ne vienne toucher à mon ordi, à ma tablette ou à mon cell : c’est comme ça que je me branche sur ma planète.

Mon internet est aussi essentiel à ma survie que mon verre de Chardonnay.

Avec mes écrans, je me branche sur des musées et sur des galeries d’art à travers la planète. Je me retrouve dans le salon ou la cuisine de mes musiciens préférés. L’autre jour, c’était l’orchestre national de France en confinemen­t qui jouait le Boléro de Ravel. Au fur et à mesure de la montée dramatique, on passait de trois musiciens en vidéo chacun dans leur salon, à six, douze, puis l’orchestre au complet pour l’apothéose ! Le pouvoir infini… de la musique !

Il y a deux mois, mon mari s’est acheté un kit de réalité virtuelle. Je l’ai accusé de dépenser des sous pour des insignifia­nces. « J’ai pas de temps à perdre avec ces niaiseries-là », que je lui ai lancé, un rouleau à pâtisserie à la main.

Mais depuis le confinemen­t, je bénis le ciel qu’il ait fait cet achat.

Hier, j’ai passé une demi-heure à me promener dans Notre-dame-de-paris, à la survoler des airs, à écouter à deux millimètre­s de mon visage des spécialist­es parler de sa reconstruc­tion après le grand incendie.

Hé boy ! Jouer à des jeux vidéo peut… sauver des vies ? Moi qui me plaignais que dans ses jeux mon fils passait son temps à… tuer des personnage­s.

LA VIE D’AVANT

Est-ce qu’on était trop « connectés » avant le coronaviru­s ? Oui, sûrement. Mais ce qui était hier une façon de s’isoler est aujourd’hui une façon de se rassembler… sans se toucher.

Et ça, ça sauve des vies.

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