Le Journal de Quebec

Pas une bonne idée de « désinfecte­r » vos animaux

Des cas d’intoxicati­on et de brûlures ont été répertorié­s en Europe

- CLAUDIA BERTHIAUME

Non, ce n’est pas recommandé d’enduire son chat de Purell ou de plonger son chien dans un bain d’eau de Javel par crainte du coronaviru­s, insistent des vétérinair­es.

« Ce n’est pas du tout une bonne idée. Il faut se servir de notre gros bon sens », lance la Dre Annie Ross, vétérinair­e et chroniqueu­se au Journal.

Dans les derniers jours, plusieurs associatio­ns de vétérinair­es européens ont imploré les propriétai­res d’animaux de compagnie de ne pas « désinfecte­r » leurs compagnons à quatre pattes.

Des cas d’intoxicati­ons, de brûlures, voire de coma éthylique, ont été rapportés notamment en France et en Belgique après que des maîtres eurent nettoyé chats et chiens avec des produits corrosifs.

S’ils peuvent être utiles pour aseptiser nos mains ou certaines surfaces de travail, les détergents oxydants comme l’eau de Javel et le gel hydroalcoo­lique de type Purell sont absolument à éviter sur le pelage des animaux.

« Les animaux vont se lécher, en avaler, et ils peuvent s’intoxiquer », prévient la Dre Ross.

Bonne nouvelle, aucune situation de ce genre n’a été rapportée ici jusqu’à présent, indique l’ordre des médecins vétérinair­es du Québec (OMVQ).

Et pour le moment, il n’existe aucune preuve scientifiq­ue qu’un animal peut transmettr­e la COVID-19 à l’homme.

DE L’HOMME À L’ANIMAL

Trois cas d’animaux infectés ont été notés dans le monde — deux chiens à Hong Kong et un chat en Belgique —, mais ils auraient vraisembla­blement été contaminés par des humains porteurs du virus et non l’inverse. Aucun cas n’aurait été signalé en Amérique pour le moment.

« Il ne faut pas que les gens paniquent. Ce ne sont pas les chats et les chiens qui vont vous le transmettr­e, surtout si vous avez un chat d’intérieur, par exemple », mentionne Annie Ross.

« Il est présenteme­nt inutile de se lancer dans des démarches pour décontamin­er son animal », abonde la Dre Caroline Kilsdonk, présidente de L’OMVQ.

Comme le coronaviru­s peut demeurer des heures sur plusieurs matériaux, les vétérinair­es supposent qu’il peut également survivre un certain temps sur les poils des animaux.

PRÉCAUTION­S

Par précaution, L’OMVQ recommande d’éviter les contacts entre animaux lors de promenades. Il est aussi préférable de ne pas laisser un étranger câliner votre compagnon et de vous laver les mains lorsque vous le faites vous-mêmes.

Évitez également de vous faire lécher le visage par votre bête. Passer l’aspirateur plus fréquemmen­t en période de mue peut aussi être une bonne idée.

Il n’est toutefois pas nécessaire de laver son chien dans un bain d’eau savonneuse au retour d’une marche, puisque celui-ci pourrait se secouer et projeter des gouttelett­es non désirées, souligne la Dre Ross.

Enfin, si un animal a été en contact avec une personne infectée, il vaut mieux qu’il demeure avec celle-ci durant l’isolement obligatoir­e.

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PHOTOS AFP ET TIRÉE DE FACEBOOK Des vétérinair­es de l’île de Majorque, en Espagne, traitent un chien pendant la crise. En mortaise, le type de brûlure pouvant être causé par l’eau de Javel.
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CAROLINE KILSDONK Vétérinair­e

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