Confinement et rapprochement
Au-delà des inconvénients et des craintes que suscite la crise sanitaire, il faut aussi savoir apprécier l’opportunité qu’elle offre de se recentrer sur l’essentiel.
Dans la vie habituelle, le temps est ce qui manque le plus, toutefois le confinement imposé en redonne une bonne provision à la plupart des Québécois. Il appartient à chacun de le rendre profitable à son bien-être !
CULTIVER LE BONHEUR
J’ai été ragaillardi par une conversation avec la mère d’un ami.
Rita a 88 ans et vit dans une résidence pour personnes âgées. Loin de se laisser envahir par l’angoisse et l’ennui, elle s’affaire dans son petit appartement aux tâches de la vie quotidienne en égrenant le temps à son rythme et en prenant avec philosophie les contraintes imposées. Elle goûte chaque minute tout en anticipant le retour à la vie normale. Elle souhaite que nous puissions nous voir à la fin de ce confinement, car il y a plus de 25 ans que nous nous sommes perdus de vue.
C’est Michel, son fils, qui nous a mis en contact après un échange téléphonique. Je l’avais, lui aussi, perdu de vue depuis belle lurette.
Cependant, il s’est mis en tête de refaire le lien entre les amis d’hier alors que nous étions encore jeunes adultes. Belle initiative en cette période d’incertitude que de provoquer des retrouvailles entre gens qui ont partagé leur jeunesse.
C’est comme si Michel contribuait à attacher tous les fils de la toile de nos vies.
En plus des amis retrouvés, il y a ceux à qui nous donnions signe de vie à temps perdu. Par les temps qui courent, nous nous rappelons à leur bon souvenir plus fréquemment.
Je pense à mes amis suisses avec lesquels nous échangions une ou deux fois dans le semestre et avec lesquels nous prenons maintenant un rendez-vous hebdomadaire par la magie de la technologie. Même sous traitement pour le cancer, Marcel se soucie de ses amis québécois.
LA FAMILLE, UN REMÈDE !
Je pense à nos amis français qui s’enquièrent de notre santé tout en vivant eux-mêmes des moments difficiles dans leur contrée. En pleine tourmente comme inspecteur d’école, Patrick s’inquiétait de notre sort.
Je pense à tous nos amis québécois avec lesquels nous multiplions les communications en visioconférence. Bien sûr, nous nous intéressons au sort des uns et des autres, mais nous voulons surtout nous rassurer et rire ensemble.
À notre manière, nous avons trouvé l’arme la plus puissante contre le virus, celle de continuer de se réunir virtuellement.
Vivre avec l’être aimé en prolongeant les moments de bonheur, comme une bonne bouffe ou une activité de loisir, constitue le meilleur médicament contre la déprime en ces temps de réclusion.
Quant aux réseaux sociaux, ils prennent ces jours-ci une allure de réseau familial pour partager les bonnes nouvelles et se faire du bien à l’âme. Le virus multiplie la tendresse et par conséquent notre désir de l’anéantir !
À notre manière, nous avons trouvé l’arme la plus puissante contre le virus