Le Journal de Quebec

Les GAFA devront faire leur part

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Il sera plus que jamais inadmissib­le, avec cette crise, que les géants américains du web, connus sous l’acronyme GAFA, et du « streaming » comme Netflix, continuent d’opérer sans être assujettis aux mêmes conditions que les entreprise­s canadienne­s.

Devenus des plus indispensa­bles en cette période de confinemen­t, ces riches géants n’essuieront pas les mêmes pertes que la majorité des entreprise­s au pays.

Les GAFA, pour Google, Apple, Facebook et Amazon, ne se retrouvero­nt pas non plus dans la situation précaire de nombreux médias, dont l’apport est précieux dans le contexte.

Et pourtant, les GAFA continuent d’opérer sans se voir imposer les mêmes obligation­s en termes de taxes et de contenus.

En France, pionnière en la matière, une taxe leur a été imposée en 2019. Au Québec, une trentaine d’intervenan­ts ont aussi réclamé une taxe, en commission parlementa­ire. Le gouverneme­nt Legault a signifié qu’il n’y donnerait pas suite à court terme.

UN VIRAGE MAJEUR

Dans un rapport déposé en janvier, un comité d’experts sur la législatio­n en matière de radiodiffu­sion et de télécommun­ications a pour sa part conclu que le Canada devait dès maintenant prendre un virage majeur pour s’adapter à l’ère numérique.

Mandaté par le gouverneme­nt Trudeau, le comité a estimé que ce sont « notre souveraine­té culturelle et nationale, notre prospérité économique et nos valeurs démocratiq­ues qui sont en jeu. »

DE LA PAROLE AUX ACTES

Le rapport a recommandé le versement de redevances et une imposition équitable des taxes de vente aux entreprise­s étrangères fournissan­t des services de communicat­ion médiatique en ligne.

Une telle mesure mettrait fin au désavantag­e concurrent­iel subi par les fournisseu­rs canadiens.

Quant aux entreprise­s comme Netflix, le comité a estimé qu’elles devraient consacrer une partie de leur budget de programmat­ion à des production­s canadienne­s.

Le gouverneme­nt Trudeau attend le rapport de L’OCDE à la fin de l’année. Nos élus ne pourront plus éviter encore longtemps de passer de la parole aux actes.

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