Ces essentiels qu’on a négligés…
Hier, Justin Trudeau a refusé d’envisager des mesures de représailles contre les États-unis pour leur décision de bloquer l’exportation de masques N95 sur lesquels mise le Canada pour protéger nos travailleurs de la santé. Il s’est même dit « confiant de trouver une solution à cette situation ».
Un optimiste prudent face à un président impétueux.
Il est clair que la solution risque d’être temporaire. Le Canada, comme tant d’autres pays d’ailleurs, se rend bien compte qu’il n’a plus les moyens de se retrouver dépendant de la bonne foi de ses alliés en temps de crise.
La COVID-19 nous force tous à renouer avec l’essentiel que nous et nos gouvernements avons si longtemps négligé.
CHARITÉ BIEN ORDONNÉE…
Bien des thèses seront formulées sur l’avenir de la mondialisation débridée des dernières décennies. Mais on sait déjà que la pandémie forcera nos gouvernements à revoir leurs politiques industrielles.
Développer un niveau d’autosuffisance est devenu la nouvelle priorité.
Cette transformation survivra à la fin de la pandémie. De toutes les usines transformées en fabriques de gants, de blouses protectrices, de visières, de masques, certaines ne reviendront jamais en arrière. Pourquoi prendre le risque une seconde fois ?
La prévention est la mère de tous les remèdes. En voilà un essentiel qu’on avait négligé…
Cette prise de conscience dépasse l’équipement médical. Les commis de nos épiceries et pharmacies sont reconnus comme des travailleurs essentiels.
Les préposés aux bénéficiaires, le personnel d’entretien aussi. Les travailleurs quasi invisibles de notre vie moderne reprennent leurs droits.
Dans la course au confort moderne, on ne regarde pas d’où viennent nos fruits et légumes, on rouspète contre la gestion de l’offre qui hausse le prix du lait et des volailles, on veut tout plus vite, moins cher.
C’est en train de changer. Car un « risque réel de pénurie alimentaire » plane également.
UNE NOUVELLE SÉCURITÉ NATIONALE ?
François Legault a raison de lancer une réflexion sur le rôle que notre agriculture peut et devra jouer dans l’avenir. La pandémie nous apprend que le secteur agroalimentaire québécois n’est pas seulement un vestige champêtre d’une autre époque, mais une industrie essentielle.
Le 11 septembre 2001 avait placé la lutte contre le terrorisme au coeur des enjeux de sécurité nationale. La COVID-19 élargit ce concept. La sécurité nationale, c’est la capacité de se loger, se nourrir, être soigné.
La pandémie nous force tous à revenir à l’essentiel.
Développer un niveau d’autosuffisance est devenu la nouvelle priorité