19 opéras en 19 jours
J’adore l’opéra. Jamais, toutefois, je n’aurais cru en voir autant en si peu de temps. Jamais.
J’aime l’opéra. Comme j’aime le rock, l’indie, le rock progressif, le métal, le jazz et la musique classique.
J’aime les grandes performances, les mises en scène grandioses et je tombe parfois en amour avec une des cantatrices.
Au cours des 19 derniers jours de confinement, les grandes musiques et les grandes voix de 19 opéras m’ont accompagné grâce à la télé et au web à travers les recherches et mes rédactions de textes.
J’appuyais, bien sûr, sur le bouton pause à 13 h pour écouter les points de presse quotidiens du premier ministre François Legault.
Je n’ai pas regardé attentivement tous les opéras, pour être honnête, mais ils sont tous entrés dans mes oreilles.
L’initiative du Metropolitan Opera de mettre un opéra en ligne par jour sur son site metopera.org est à l’origine de tout ça. Une initiative qui a été suivie par l’opéra de Paris et la chaîne spécialisée Mezzo Live HD qui a débrouillé, il y a quelques jours son signal. Une bonne façon de faire du rattrapage et voir ce qu’on n’a jamais vu.
GRANDE QUALITÉ
Comme vous, nos journalistes tentent de relaxer devant la télé en ces temps de confinement. Voici un de leurs témoignages.
J’avoue avoir un faible pour le Met. C’est une des grandes maisons d’opéra. Les productions sont grandioses et d’une qualité remarquable.
J’ai vu, par l’entremise de ma télé, Yannick Nézet-séguin diriger les opéras Carmen, La Traviata, Dialogues des carmélites et Don Carlo.
Le chef québécois est directeur musical du Met. Ce n’est pas rien. C’est énorme.
J’ai été soufflé par la grande soprano russe Anna Netrebko dans Il Trovatore et Lucia di Lamermoor et les prouesses et l’énergie de Natalie Dessay dans La Fille du Régiment. Un opéra amusant qui m’a totalement surpris.
J’ai revu la vingtaine d’heures du cycle de l’anneau du Nibelung de Wagner mis en scène par Robert Lepage et élaboré à Québec.
J’ai découvert, avec plaisir, l’oeuvre contemporaine Nixon in China.
J’ai aussi eu un énorme coup de coeur pour le baryton russe Dimitri Hvorostovsky dans Il Trovatore. En traitement pour une tumeur au cerveau, le chanteur a été accueilli par une ovation monstre et touchante lorsqu’il s’est pointé sur les planches. Du jamais vu. Il est décédé deux ans plus tard.
AMBIANCE UNIQUE
Cet intérêt pour l’opéra remonte à une époque lointaine où Maurice, mon père, répétait ces grandes oeuvres dans le salon. Il faisait partie du choeur de l’opéra de Québec. J’étais très jeune.
C’est en sa compagnie, plusieurs années plus tard, lorsque j’ai accédé à la section culturelle du Journal, que j’ai vu mon premier opéra. C’était La Traviata de Verdi.
J’ai eu une énorme pensée pour lui, en regardant et en écoutant, de façon beaucoup plus attentive, Les Pêcheurs de perles de Bizet. Mon père est décédé le 29 mars 2017 et c’était son opéra préféré.
Ce que j’ai vu au cours des dernières semaines m’a donné envie d’aller un jour au Met. Je suis tombé en amour avec cette salle et l’ambiance unique qu’on y retrouve. Mais bon, la patience sera de mise. Ça ne sera pas pour tout de suite.