Le Journal de Quebec

Un message d’espoir aux aînés et à leurs proches

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Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, tous les Québécois, sans exception, doivent se plier aux directives de la santé publique.

Toute visite est interdite, et il s’agit d’une mesure essentiell­e pour la sécurité de nous tous, et aussi de nos aînés qui doivent, eux aussi, demeurer confinés. Toutefois, il y a une grande différence entre le confinemen­t et l’isolement, et cette distinctio­n fait toute la différence pour les personnes âgées en cette période de bouleverse­ments.

Si rien ne peut remplacer la présence humaine, avant de pouvoir y revenir, il faut plus que jamais maintenir les liens avec nos aînés pour contrer l’isolement. Qu’importe la manière, un message quotidien aide à briser le sentiment d’isolement. Quelqu’un pense à eux: cette pensée, à elle seule, apporte un immense réconfort. Par téléphone, télécommun­ication, ou quelque autre moyen.

Rappelons d’ailleurs que la poste est toujours en service: tout en suivant les directives de santé publique en ce qui a trait aux précaution­s à prendre avec les objets, il est possible de leur livrer cartes, lettres, photograph­ies et autres souvenirs qui leur feront chaud au coeur. Les enfants et les ados peuvent aussi participer, en leur envoyant un dessin, une carte, un petit mot: les plus jeunes découvriro­nt que ça fait aussi du bien… de faire le bien.

QUAND NOS PROCHES VIVENT EN CHSLD

Il est particuliè­rement douloureux d’entendre l’inquiétant­e situation à laquelle font face un grand nombre de nos aînés vivant en CHSLD. Un sentiment d’impuissanc­e peut s’emparer de gens qui s’inquiètent de leurs proches en situation de vulnérabil­ité. En perte d’autonomie, ces aînés doivent compter sur la présence constante du personnel pour leurs besoins essentiels, ainsi que sur celle des membres de leur famille.

Si la crise actuelle rend encore plus difficile la communicat­ion avec ces personnes, une même règle d’or s’applique : maintenir le lien, quel que soit le moyen. Par téléphone, par la poste si cela est possible, manifestez votre présence. Ils vivent des troubles de la mémoire ou éprouvent de la difficulté à vous reconnaîtr­e ? Votre voix peut les apaiser, une chanson qu’ils aiment les consoler, leur rappeler un passé heureux, un souvenir réconforta­nt. Les enfants et les adolescent­s peuvent également contribuer au bien-être de leurs grands-parents en faisant la lecture à voix haute, ou en chantant. S’ils ont le téléphone, ils pourront aussi échanger et chanter avec eux. Certains d’entre eux peuvent encore utiliser leur motricité : les inviter à renouer avec leurs passions peut leur être d’un grand réconfort.

S’il vous est permis de le faire, vous pouvez aussi faire parvenir un mot d’encouragem­ent qui peut procurer un immense bien aux soignants qui traversent, eux aussi, une période extrêmemen­t difficile. Plus que jamais, c’est le moment de leur dire et de leur démontrer qu’on apprécie leur travail.

POUR LES AÎNÉS VIVANT À LA MAISON

Dans un tel contexte de crise, tous les aînés, incluant ceux qui vivent dans leur maison, sont susceptibl­es de ressentir de l’ennui, de l’anxiété, de la déprime. Pour ne pas que vous cédiez à ces sentiments qui peuvent devenir envahissan­ts, c’est le temps de s’occuper et d’occuper son esprit, de pratiquer ses loisirs préférés, de garder contact avec ses proches par téléphone, mais aussi, de prendre soin de soi. Il vous faut également bouger, tous les jours, même à l’intérieur. Il s’agit d’un ingrédient essentiel pour garder le moral. Le fait d’ajouter du yoga, de la cuisine, du ménage, ou tout simplement une variété d’activités que vous aimez le plus pratiquer pourra vous procurer de nombreux bienfaits. Et surtout, n’hésitez pas à demander de l’aide: d’autant plus que c’est aussi bon pour la santé mentale de vos proches qui, souvent, peuvent s’inquiéter et ne savent pas comment vous aider. Besoin d’une commande à l’épicerie, d’une bonne bouteille de vin, ou d’autres victuaille­s? Demandez-le, tout simplement.

DEVANT L’ADVERSITÉ, LA BIENVEILLA­NCE

Tout au cours de leur longue vie, les aînés ont traversé de nombreuses épreuves, et leur présence parmi nous constitue à elle seule un vibrant témoignage de leur déterminat­ion, de leur courage. Ils ont grand besoin de nous. Mais plus que jamais dans ces moments difficiles, rappelons-leur à quel point nous avons, nous aussi, besoin d’eux.

Soulignons également que suivant certaines conditions, les proches peuvent venir chercher les aînés vivant en résidence et les héberger, tout en s’assurant de suivre les directives de santé publique. Il peut toutefois s’agir d’une décision déchirante, par exemple lorsque l’aîné est en perte d’autonomie et que son état de santé requiert des soins constants, et si cette décision vient s’ajouter à la détresse que vivent déjà certaines familles en raison du confinemen­t, de l’incertitud­e, de l’anxiété et des importante­s conséquenc­es psychologi­ques pouvant découler de cette pandémie.

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