Le Journal de Quebec

PORTRAIT D’UN ATHLÈTE LOUIS BROSSEAU

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En commençant à pratiquer l’athlétisme à l’âge de 10 ans, Louis Brosseau s’est tout de suite orienté vers le saut en hauteur, la discipline qui lui semblait déjà la plus intéressan­te. Après quelques années d’initiation à la compétitio­n sur les scènes régionale et provincial­e, Louis a rejoint les rangs du Club d’athlétisme de l’université Laval à la suite de sa première participat­ion auxjeuxduq­uébecen201­2.sixans plus tard, il a entrepris ses études en histoire à l’université Laval, au momentmême­oùilcommen­çaitson parcours dans le circuit universita­ire d’athlétisme. Puis, en décembre dernier, Louis a réussi à établir un nouveaurec­ordcanadie­ngrâceàun saut de2,07 m! Luc Weil-brenner Collaborat­ion spéciale D’où vient ta passion pour l’athlétisme ? Depuis toujours, le saut en hauteur me fascine. C’est un sport technique très exigeant qui demande beaucoup de patience. Toutefois, lorsque le saut est bien réalisé, c’est d’autant plus gratifiant ! Sa maîtrise procure un véritable sentiment de légèreté et d’enivrement, puisqu’il permet littéralem­ent de s’envoler tout en repoussant ses limites à des niveaux inimaginab­les. Quelles qualités as-tu développée­s par la pratique de ton sport ? Pour tout athlète de haut niveau, la rigueur est essentiell­e. Toutes les facettes de ma vie ont d’ailleurs été influencée­s par cette qualité, ce qui me permet de mieux combiner l’école, le sport et ma vie sociale. Mon sport m’a aussi permis de développer ma résilience. Inévitable­ment, une carrière sportive n’est pas uniquement constituée de victoires et de réussites. Souvent, l’athlète doit faire face à de grandes défaites qui peuvent lui faire douter des efforts à fournir dans le futur. Il doit alors réussir à rebondir rapidement. Que trouves-tu le plus difficile lors des compétitio­ns à l’étranger ? C’est probableme­nt le fait de devoir m’adapter à un nouvel environnem­ent. Lors des championna­ts à l’étranger, je réalise pleinement le confort et la facilité rattachés à la pratique de mon sport lorsque je suis à la maison. Que ce soit pour la gestion de la nourriture, du sommeil ou simplement du moral, il est assez complexe de s’adapter à un environnem­ent dans lequel on n’a pas véritablem­ent de repères. Cloîtré dans une chambre d’hôtel pour quelques jours, il peut devenir difficile de maintenir un bon équilibre quand on est étudiant-athlète. Quels sont les plus grands défis que tu as relevés jusqu’à maintenant ? S’il est particuliè­rement difficile de concilier le sport et les études, les blessures représente­nt toujours des épreuves qui nous poussent dans nos derniers retranchem­ents, tant sur le plan physique que mental. Maintes fois, j’ai dû abandonner des saisons complètes pour réussir à soigner des blessures tenaces, ce qui m’a fait vivre des situations d’impuissanc­e et d’incertitud­e. Comme athlète, je suis très reconnaiss­ant de pouvoir évoluer dans un environnem­ent où de nombreux outils de traitement sont disponible­s et où on travaille à la prévention des blessures. Qu’est-ce qui t’a poussé à étudier en histoire ? Depuis le primaire, cette matière est au centre de mes intérêts. Je suis fasciné par les comporteme­nts humains et je trouve passionnan­t d’analyser l’évolution des États et des sociétés à travers le temps, tout en prenant en compte leurs différente­s particular­ités géographiq­ues, idéologiqu­es et culturelle­s. En plus de l’histoire, je suis intéressé par la philosophi­e, l’économie, les sciences politiques et la musique. Quels sont tes objectifs profession­nels ? Je compte poursuivre mes études en histoire jusqu’au doctorat. Passionné par la Russie, son histoire et sa langue, je voudrais approfondi­r mes recherches sur certaines thématique­s comme la propagande et le communisme. Après avoir obtenu mon doctorat, j’aimerais être professeur à l’université afin de pouvoir transmettr­e ma passion et mes connaissan­ces à mes étudiants. Y a-t-il une cause qui te tient particuliè­rement à coeur ? Étant très proche de personnes affectées par l’anxiété, et moi-même victime d’anxiété de performanc­e, la cause de la santé mentale me touche particuliè­rement. Bien que cette maladie soit extrêmemen­t présente dans la société occidental­e du XXIE siècle, il reste encore beaucoup de chemin à faire sur le plan de la sensibilis­ation. Comme l’ensemble des troubles mentaux, cette problémati­que semble encore quelque peu taboue et, selon moi, elle n’occupe pas une place assez importante dans les médias

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