Un marché fort invitant
On peut s’imaginer que les décideurs des équipes de la LNH se penchent chaque jour sur de nouvelles méthodes de gestion et comment devront-ils réagir à la reprise des activités.
Ils en ont amplement le temps.
Les marchés des joueurs autonomes, avec et sans restriction, des transactions possibles, des joueurs dont on va racheter les contrats, des patineurs de 35 ans, des équipes qui vont éprouver des ennuis sur le plan monétaire, ce sont tous des sources d’inquiétude. Bref, les scénarios se multiplient. Récemment, la rumeur voulait que les Panthers de la Floride étudieraient la possibilité de racheter le contrat de Sergei Bobrovsky. On en est rendu là.
Tout récemment, on a questionné les agents des patineurs sur leurs relations avec les directeurs généraux… et, dans le même contexte, on leur a demandé s’ils croyaient que le marché des joueurs autonomes avec restriction risque d’être achalandé quand on reprendra les activités.
Bizarrement, des agents ont fourni une réponse évasive.
Il faut bien comprendre que, comme tous les intervenants, ils ne peuvent que spéculer. Le nouveau coronavirus les invite à foncer dans l’inconnu. Comme les dirigeants des équipes, ils n’ont aucun point de repère.
SERRER LA VIS
Et, il est fort à parier que les propriétaires vont serrer la vis, que l’on imposera des plafonds salariaux à l’interne et qu’il y aura moins d’argent pour les joueurs qui devront négocier une nouvelle entente.
Sur ce plan, le marché des joueurs autonomes sans restriction, où l’on retrouve entre autres, des joueurs aussi importants que Alex Pietrangelo , des Blues de St. Louis et Torey Krug, des Bruins de Boston, offrira-t-il des prix inflationnistes ? Pas du tout puisque l’économie mondiale – et le sport n’y échappera pas – sera en récession.
Par contre, le marché des joueurs autonomes avec restriction, bien que les DG sont plutôt frileux quand vient le temps de prendre une décision, demeure tout de même une option offrant des patineurs plus jeunes et qui, à première vue, représenteront un investissement plus intéressant.
Bon d’accord, il y a le prix à payer. L’offre hostile est toujours accompagnée d’une série de conditions importantes. Des choix de premier tour deviennent alors à l’enjeu.
Marc Bergevin a fait chou blanc l’an dernier dans le dossier de Sebastian Aho. Une erreur de jugement. On avait sous-estimé le propriétaire des Hurricanes de la Caroline. L’offre a non seulement bien servi les Hurricanes puisqu’ils s’apprêtaient justement à faire une telle proposition à leur joueur étoile.
Si les agents estiment que les propriétaires pourraient bien diminuer les budgets d’opération, il est clair que le marché des joueurs autonomes en subira de lourdes conséquences.
COURTE PÉRIODE
Par contre, et à bien y penser, des choix au repêchage en guise de compensation n’exigent aucun déboursé important. Du moins sur une courte période, notamment un an ou deux ans.
Si une équipe, avec les coffres toujours bien garnis en dépit de la crise économique, risque une offre hostile, surtout à une équipe vulnérable en raison des coûts d’opération élevés, pourrait-on voir certaines formations carrément impliquées dans une situation financière précaire, profiter du contexte actuel et effectuer un virage important ?
C’est possible.
Je vous fournis quelques noms de joueurs qui auront à négocier une nouvelle entente avec leurs employeurs actuels.
Une liste intéressante, n’est-ce pas ? Et si vous jetez un coup d’oeil sur le salaire des joueurs à leur dernière saison, il y a de quoi intéresser des DG qui ne craignent pas de compliquer l’existence de leurs homologues.
ET DOMI ?
Arrêtons-nous sur le dossier Max Domi. Combien exigera-t-il ? Cinq millions $, six millions $ ? Comment peutil justifier une telle demande après une saison où son leadership, dans les moments les plus stratégiques, ne s’est jamais manifesté ?
Par contre, Radek Faksa, des Stars de Dallas, est un candidat intéressant pour le Canadien. Du moins, j’imagine que c’est un nom qui retient l’attention chez les décideurs de l’équipe. Un joueur de centre rapide, qui passe
plusieurs minutes sur la surface de jeu. C’en est un qui se présente à tous les matchs. Attention, ce n’est pas un joueur qui va fracasser des records en attaque, loin de là, mais sa polyvalence a de quoi rassurer tout entraîneur.
Marc Bergevin a raté son coup l’an dernier mais il a le mérite d’avoir testé le marché des joueurs autonomes avec restriction. Il a osé défier ses homologues et il pourrait bien tenter de nouveau sa chance quand reprendront les activités.