Le Journal de Quebec

Une Québécoise veut intenter un recours collectif contre Amazon

- PHILIPPE ORFALI

Une jeune Montréalai­se souhaite intenter une action collective de 12 milliards de dollars contre le géant du commerce en ligne Amazon, qui violerait selon elle les lois anti-concurrenc­e canadienne­s.

Comme bien des Québécois, Audrey Wells achète régulièrem­ent des articles sur Internet, tant sur Amazon.ca que sur d’autres sites. Or, des ententes prises entre le géant du cybercomme­rce et les vendeurs qui y affichent leurs produits gonfleraie­nt artificiel­lement les prix de cette marchandis­e, selon des documents déposés en cour dans les derniers jours.

Ces ententes prévoient « que les vendeurs tiers ne vendent pas de produits aux consommate­urs sur un site web de commerce électroniq­ue à un prix inférieur au prix facturé aux consommate­urs sur la plateforme d’amazon », explique la demande.

DE 10 % À 15 % EN TROP

Joint par Le Journal, l’avocat Jean-michel Boudreau, qui représente Mme Wells, explique : « En gros, le consommate­ur a peut-être payé de 10 % à 15 % de trop sur ses achats faits sur Amazon. Mais de plus, ceux qui ont acheté ces mêmes produits sur un autre site ont aussi payé en trop. »

La somme exigée est faramineus­e: elle pourrait s’élever à 12 milliards de dollars, selon les documents de la cour. Rappelons que près de 50 % des achats de commerce de détail en ligne faits au Canada le seraient à travers la plateforme d’amazon.

S’il est accepté par les tribunaux, le recours collectif concernera­it tous les résidents du Québec qui, depuis le 1er juin 2010, ont acheté des produits sur Amazon.ca ou Amazon.com, mais aussi ceux qui ont acheté sur d’autres sites des produits offerts sur Amazon.

« Ces accords anticoncur­rentiels permettent à Amazon de protéger ses activités de vente au détail en ligne de la concurrenc­e en matière de prix. En limitant la concurrenc­e, Amazon a maintenu un avantage concurrent­iel illégal qui lui a permis, ainsi qu’aux vendeurs tiers, de vendre des produits aux consommate­urs à des prix plus élevés que les prix compétitif­s », soutient Me Boudreau.

Un tribunal devrait décider d’ici 6 à 12 mois si le recours collectif est autorisé.

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