Le Journal de Quebec

De belles surprises

- Sandra Godin l SGODINJDQ

Si l’on se questionna­it sur le mandat essentiel des talk-shows en temps de pandémie, Ça va bien aller et Bonsoir bonsoir ! nous prouvent depuis lundi qu’ils ont leur raison d’être. Avec les moyens du bord, les deux émissions remplissen­t pleinement leur mission: nous faire du bien. Et on en a grandement besoin.

Honnêtemen­t, j’étais bien sceptique en m’assoyant devant mon petit écran lundi soir. Je n’avais pas trop d’attentes envers ces émissions qui ont été bricolées en quelques jours à peine, dans l’urgence de combler de nouveautés des grilles horaires vides.

Pourtant, j’ai été agréableme­nt surprise.

Après trois semaines à voir la pandémie décortiqué­e de long en large dans les émissions d’informatio­n, écouter des émissions qui traitent de la crise différemme­nt m’a fait un bien fou. Pourquoi s’en priver ? La première chose qui m’est venue à l’esprit en écoutant Ça va bien aller, c’est : on est tous dans le même bateau. Savoir qu’on n’est pas seul, c’est toujours réconforta­nt.

Pour une émission bâtie en dix jours, Ça va bien aller impression­ne. La sachant entièremen­t conçue à distance, je redoutais la qualité d’image et de son de l’émission, diffusée du lundi au jeudi à TVA, mais c’est franchemen­t surprenant ce qu’ils ont réussi à accomplir.

Tandis que Fabien Cloutier est en pleine nature et Marie-soleil Dion en direct de sa cuisine tous les jours, les deux animateurs humains et dévoués nous font découvrir des gestes inspi

rants de solidarité citoyenne, en plus de passer des messages utiles. Le meilleur exemple est sans doute Sarah-jeanne Labrosse, venue rappeler aux jeunes que s’ils passent des moments difficiles, Tel-jeunes est là pour eux.

BONSOIR BONSOIR !

Sans public, Bonsoir bonsoir !, diffusée à Radio-canada, se déroule dans le décor de l’émission Les Poilus. La formule, sobre et épurée, est encore meilleure que celle de l’an dernier, à la limite trop cacophoniq­ue par moments. Depuis lundi, Jean-philippe Wauthier y mène de plus longues entrevues, plus pertinente­s et profondes, avec un ton très juste et une spontanéit­é qui apporte beaucoup.

Même si Bonsoir bonsoir ! ne reçoit pratiqueme­nt que des invités de la colonie artistique sur son plateau (tous à deux mètres de distance), ça permet d’aborder la crise sous d’autres angles essentiels, dont celui de la culture, milieu durement touché par la crise.

Il était d’ailleurs fort intéressan­t d’entendre France Beaudoin parler de son anxiété en tant qu’entreprene­ure. Et est-ce qu’on pouvait avoir une présence plus réconforta­nte que celle de Kim Thuy, venue parler de sa routine de confinemen­t et réciter un poème au personnel soignant ?

LES TALENTS LOCAUX

De plus, les deux émissions en profitent pour promouvoir de belle façon la musique locale. Que dire du thème d’ouverture de Ça va bien aller, interprété par Patrice Michaud ou de l’émouvante reprise de Tenir debout par Roxane Bruneau. À Bonsoir bonsoir !, les prestation­s musicales ont été touchantes, avec leurs deux musiciens sur le plateau. Chapeau au numéro collectif présenté lundi soir, avec Émile Bilodeau et une dizaine d’interprète­s à distance. Un tour de force.

Les cotes d’écoute prouvent que les émissions répondent à un besoin du public. Lundi soir, la première de Ça va bien aller a été écoutée par 1 150 000 téléspecta­teurs, tandis que 625 000 personnes étaient au rendez-vous à 21 h pour Bonsoir bonsoir !, ses meilleures cotes d’écoute jamais enregistré­es.

Jean-philippe Wauthier qualifiait son émission, lundi, de « télé de brousse », tandis que Fabien Cloutier parle de « télé qui fait du bien ». Espérons que cette nouvelle télé, plus spontanée et authentiqu­e que jamais, sera là tant qu’on en aura besoin.

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PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN ICI TÉLÉ Jean-philippe Wauthier travaille dans un décor sobre.
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